Gentleman & Gentlewoman

Dure journée, Meliya s’était prise la tête avec un collègue non-maj’ qui la cherchait particulièrement depuis quelques jours. Elle avait été faible, elle avait cédé…et elle lui avait lancé son meilleur crochet du droit. Son nez sanguinolent avait tâché le mur de la salle de repos et disons qu’elle s’était retrouvée avec deux collègues qui tentaient de la retenir pour qu’elle ne lui martèle pas son foutu crâne de non-maj’, probablement jusqu’à ce que mort s’ensuive…ou qu’elle se sente mieux…à voir lequel des deux serait survenu en premier. Comprenez, à trois semaines près, cela fait un an qu’Ethan était décédé…et la sorcière a grandement du mal à garder son sang-froid ces jours. La réaction de son supérieur ne s’était, bien entendu, pas faite attendre. Renvoi immédiat pour la journée, suspension pour la semaine et de possibles sanctions par la suite. Voilà bien sa veine. Mais ainsi elle pourra faire son deuil tranquillement loin de tous ces débiles de non-maj’.

Meliya réajustait son sac en bandoulière, tout en descendant les quelques marches devant le bâtiment, lorsqu’elle vit une femme, qui lui disait grandement quelque chose. Elle s’est arrêtée et finit par sortir de son sac une photo, quelque peu usée. En faisant la comparaison, la femme blonde, parfaitement coiffée et apprêtée comme si elle se rendait à une soirée mondaine semblait bel et bien être la femme de la photo. Mel s’approche d’elle tranquillement et range la photo dans son sac. « Bonjour madame. » Sourire aux lèvres, elle se veut accueillante. « Bonjour… » Le regard de l’autre est comme perdu ailleurs en revanche. « Vous attendez quelqu’un peut-être ? » Enfin la femme semble la voir. « Mon mari m’a demandé d’attendre une femme… » Meliya fait mine de réfléchir. « Son nom est peut-être King ? » Elle peut alors lire la surprise sur son visage. « Comment savez-vous ? » Elle lui tend alors la main. « Enchantée de faire votre connaissance. Je travaille sur quelques affaires avec votre mari et il m’avait informée que pour me contacter il passerait par vous. Je suis navrée du dérangement que cela vous occasionne. » La blonde serrait mollement la main que la sorcière lui tendait. « Oh heu non, ça a été… » Alors toujours souriante, Meliya tente de la rassurer. « Vous pouvez rentrer chez vous, de par votre présence, je sais que je peux entrer en contact sans risque pour l’affaire en cours avec votre époux. Merci pour votre participation madame et bien entendu je vous recommande la plus grande discrétion. » L’autre hochait la tête, silencieuse et la jolie métisse la raccompagnait un bout sur le trottoir. Lorsqu’elle s’était suffisamment éloignée, Mel fit demi-tour et prit une autre rue. Le gars en question venait, en quelque sorte, de lui dire de le retrouver dans la ruelle où elle lui était tombée dessus il y a de cela quelques mois, alors qu’elle était sur une affaire d’intimidation.

Après une petite balade au pas de course, elle finit par arriver, méfiante cependant, à la ruelle. Meliya était bien consciente qu’il aurait pu tout à fait lui tendre un piège. Et vu qu’elle avait dû poser sa plaque et son arme de service au moment de partir, étant donné le petit incident qui s’était passé dans les bureaux, Il ne lui restait plus que son arme de poing en cas de soucis. Bien entendu la magie était encore et toujours absente…sa baguette était bien sur elle, cachée dans son blouson en cuir, mais du coup, elle était totalement inefficace. Avant de tourner au coin de la rue, elle s’arrête, ferme les yeux, respire profondément et finit par se lancer. Il est là, seul. « Ah vous avez eu mon message ! » Elle s’approche prudemment. « En effet, je lui ai dit que nous travaillons ensemble sur une affaire et que j’avais besoin de sa discrétion à ce sujet…si jamais elle vous pose des questions. » Il n’est plus très loin, Meliya est suffisamment proche pour voir que les mains de l’homme sont vides. « Avez-vous pu faire le nécessaire ? » Il hoche la tête. « J’ai gentiment préparé le terrain. Mais j’ai besoin que l’on fasse plus ample connaissance pour que ça n’ait pas l’air suspect lors de la présentation. » Elle soupire, mais acquiesce, c’était une demande légitime. Elle l’invita alors à manger un morceau dans le restaurant le plus proche. Ils pourraient alors discuter tranquillement et faire connaissance, préparer le terrain.


Le train venait d’arriver en gare de Portland. La sorcière en descend, prenant soin que ses talons haut ne se prennent pas dans tous les petits trous de la marche. Il était dix-neuf heures trente passées et elle avait rendez-vous avec Caleb devant la gare. Il avait très gentiment accepté de venir la chercher, voilà qui lui économisera le trajet en taxi. Sa robe noir +, fendue jusqu’à la mi-cuisse semblait attirer l’œil de nombreux hommes dans la gare. Sur ses épaules, laissées à nu par la robe, reposait une étole en organza gis-argenté +, légèrement nouée au niveau de la poitrine, la préservait quelque peu de la fraîcheur. Il lui avait demandé d’être bien habillé, elle espérait que ça lui conviendrait. Cheveux lâches, ramenés sur son épaule gauche à l’aide d’un bijou en argent ayant appartenu à sa grand-mère, elle ne portait qu’un maquillage léger, un bracelet en argent et une paire de boucles d’oreille pendante. Heureusement qu’elle avait quelques tenues comme celle-ci dans son placard, vestige des soirées mondaines qu’elle avait passé auprès de sa famille ou d’Ethan.

Arrivée devant la gare, elle chercha vainement Caleb du regard. Lui aurait-il finalement fait faux bond ? Alors, elle observait les non-maj’ héler un taxi et monter dedans. Les deux heures de train l’avaient excitée. Elle ne l’avait jamais pris, de manière non-maj’, auparavant et c’était une expérience plutôt intéressante. Les voitures en revanche la perturbaient légèrement plus. Lorsqu’elle allait chez son oncle, ici, s’était à l’aide de la magie. Et lorsqu’elle y avait passé deux mois complets, elle n’était jamais montée dans une voiture, préférant marcher ou prendre le bus…bien que sa première fois fût épique. Une voiture s’arrêta non loin d’elle et elle vit Caleb en sortir. « Je suis navré du retard Meliya. » Oui, ils étaient arrivés à la conclusion qu’ils devaient se tutoyer, se parler comme des connaissances, afin de faire un peu plus vrai…advienne que pourra. Mais au moins la discussion qu’ils avaient eue dans l’après-midi avait été bénéfique dans le sens où chacun fut plus rassuré sur l’autre, qu’ils étaient moins sur la défensive.  Elle ne lui avait clairement pas pardonné la mort d’Ethan, mais quelque part, il n’avait pas été celui qui lui avait asséné le coup fatal. Il lui ouvrit la portière passagère et elle entra à l’intérieur comme elle put, ramenant proprement sa robe pour ne pas la coincer. Il finit par prendre place derrière le volant et la regardait fixement. « Un souci ? » « La ceinture… » Elle le regardait sans comprendre. Il prit alors la sienne et s’attacha, elle le regarda faire et tenta de reproduire le geste. Cela mit un peu plus de temps, mais ce fut un succès. Une partie du trajet se fit en silence. « Vous pensez que ma tenue convient ? » Il acquiesça de la tête, tout en gardant le silence. « Tu sembles nerveux Caleb, un problème ? » Lui demanda-t-elle méfiante. « Je joue mon boulot et peut-être aussi ma vie, alors j’espère que tu ne foutras pas tout par terre. » Elle en conclut que le patron ne devait pas être un tendre. En même temps au vu du nom, c’était très probablement un boucher aussi grand que large et dont la présence hérissera clairement Meliya. Mais elle s’était lancée dans une aventure dangereuse et elle était bien déterminée à aller au bout. « Je ferais très attention et je ne vous impliquerai pas plus que ce qui a déjà été le cas. » Elle le regarde longuement, ne s’étant pas rendue compte que le vouvoiement avait repris sa place. « Je vous remercie pour tout ça déjà. » « Te. » « Pardon ? » « Je te remercie…il va falloir faire attention. » Elle leva les yeux au ciel, tourna la tête vers la fenêtre et ne dis pas un mot de plus.

Elle ne savait pas trop où elle était, ne connaissant pas toute la ville, mais la voiture a fini par s’arrêter et Caleb est venu lui ouvrir la porte alors qu’elle se débattait avec sa ceinture de sécurité. Il lui tend galamment la main pour l’aider à sortir de la voiture et une fois sur le trottoir, elle entreprend de réajuster sa robe et son étole. « Prête ? Tu te rappelles de qui tu es ? » Elle ferme les yeux et murmure doucement une réponse positive. Lorsqu’elle les ouvre à nouveau, elle n’est plus Meliya King, ex-auror, actuellement dans la sécurité des sorciers. Non. Elle a dû s’inventer un personnage plus chic. Elle sait qu’il n’y a pas de dossier compromettant sur elle, à part son sale caractère, mais en travaillant pour le FBI, même de manière détournée, ses données étaient un minimum protégé. Alors pour cette affaire, elle sera simplement Mel, ne donnant jamais de nom de famille, héritière d’une certaine fortune suite au décès de ses proches parents. Caleb n’était pas certain que ça tiendrait la route et que Petrov en serait satisfait, mais la sorcière s’en moquait bien après tout. Elle trouverait un moyen d’entrer et de mener l’enquête sur la mort de son mari.

Bras dessus, bras dessous, ils s’avancent près de l’entrée. Une fois dans le hall, un homme les arrête et s’adresse à Caleb. Il finit par leur demander de patienter et les conduit à une salle plutôt vaste avec des sofas. Probablement la salle d’attente. Si chaque fois qu’il fallait faire quelque chose ici il fallait poireauter, Meliya allait vite finir par perdre son calme. Elle tournait le dos à la porte et en attendant que quelqu’un veuille bien se donner la peine d’entrer, elle contemplait un tableau, admirant les coups de pinceau et le choix de couleur. Elle entend Caleb s’affaler dans un des sièges et soupirer. Voilà que le début de soirée s’annonçait plutôt long. L’attente n’avait jamais été le fort de la sorcière. Elle entend des pas au bout de longues minutes et la porte s’ouvre. Elle soupire bruyamment et tout en se retournant s’exclame : « Enfin ! Vous allez nous laisser moisir ici longtemps ? » Ses yeux tombent sur un homme, qui faisait moins baraqué que celui de tout à l’heure, mais qui était habillé très classe. Il semblait être à peu près de son âge, pas plus vieux en tout cas. Aucune idée de son identité en revanche. Elle voit Caleb se lever prestement. « Excusez là, elle ne sait pas qui vous êtes et comment ça fonctionne ici. » Meliya lui jette un regard noir et touche ses cheveux sur son épaule, comme pour s’assurer qu’ils étaient toujours à leur place et qu’avoir tourné sur elle-même ne l’avait pas décoiffée. « Non en effet, je ne sais pas qui vous êtes. Mais peut-être que si nous sortions d’ici, où j’ai l’impression d’étouffer malgré la belle peinture, il serait possible de discuter de manière plus civilisée et possiblement autour d’un verre. » Elle fixait le nouveau venu et elle voyait du coin de l’œil le regard que Caleb lui jetait. S’il avait pu disparaitre, il l’aurait très probablement fait.  

Gentleman et gentlewoman

Meliya & Erebe

Gentleman & Gentlewoman

L’approche de Meliya était tout sauf en douceur. S’était elle tout craché de toute manière. Mais elle comprenait aisément que ce ne serait pas à son avantage. Mais il fallait dire qu’il y avait un petit quelque chose ici qui était oppressant, elle ne se sentait pas à son aise, trop vulnérable. Une seule sortie possible, bref rien pour lui plaire. Le nouveau venu avait tenté de marquer son autorité et même si elle semblait ne pas l’avoir entendu, ou compris, elle avait très bien relevé son rang de par le vouvoiement de Caleb ou son attitude un peu raide … à croire qu’il avait un manche à balais dans son postérieur. « Mon nom est Erebe Petrov, je gère cet établissement. Et ici, c’est moi qui dicte les règles. » Avait-elle relevé une sorte de note chaleureuse dans sa voix ? Venait-il vraiment d’essayer de prendre sur lui alors qu’elle avait fait en sorte de le pousser à bout directement ? Voilà qui était étonnant et signe d’un certain sens du commerce. La flic prit bonne note mentalement de l’information. Il s’approche d’elle et lui tend la main. Avec délicatesse et féminité, elle glisse sa main dans la sienne et exerce une légère pression, comme pour lui signifier que malgré son coup de gueule du début, elle n’avait pas un mauvais fond. Marchera…marchera pas, le temps le lui dira. « Et vous êtes ? » Leurs mains se séparent et Meliya prend une voix plus calme, plus douce pour s’adresser à lui. « Appelez-moi Mel s’il vous plait. Je préfère taire mon nom de famille par les temps qui courent. » Allusion à la situation des sorciers dans ce nouveau monde, mais également des oreilles indiscrètes qui traînent partout depuis le début de la guerre froide. Elle espérait qu’il ne s’en formaliserait pas. Après tout, pour les affaires qui la menait ici, avait-il vraiment besoin de connaître un nom de famille ? Moins on en savait mieux on se portait n’est-ce pas ? « Je vous souhaite la bienvenue, Caleb m’avait prévenu de votre venue. » Il avait donc bien fait la part de son contrat. Elle affiche un sourire poli « Je vous remercie. » et adresse un signe de tête à Caleb. Leur engagement respectif était respecté, elle ne ferait rien à sa femme. Espérons qu’elle ne venait pas de tomber dans un piège…mais après tout, elle était très douée pour foncer tête baissée et réfléchir après coup.

« Voulez-vous bien me suivre ? Nous pourrons discuter dans un des salons privés, ce sera plus confortable pour tout le monde. » Alors qu’il se tournait, elle amorce un pas en avant « Avec plaisir, je vous remercie. » Tout pour quitter cette pièce. La suite serait-elle vraiment plus agréable, elle ne le savait pas trop, elle quittait quelque part la sécurité d’être près de l’entrée pour pouvoir s’enfuir, pour rejoindre les profondeurs d’un club tout ce qu’il y a de plus obscure…s’en était finalement terriblement excitant, elle n’avait qu’une hâte, voir les dessous du décor et entrer dans le vif du sujet. Mais patience, il fallait qu’elle se contrôle, qu’elle se gère pour ne rien laisser paraître, il sera toujours bien assez tôt d’abattre ses cartes le moment venu. Elle suit le patron de l’établissement hors de la salle. Alors qu’ils allaient prendre un couloir, elle se stop et regarde par-dessus son épaule. « Caleb ne nous accompagne pas j’ai l’impression. » Sa remarque n’était qu’à moitié une question étant donné que celui-ci prenait la direction d’un autre couloir. Sans doute avait-il d’autres affaires à régler ou d’autres personnes à assassiner. La voilà désormais seule, livrée à elle-même avec cet homme fort élégant, mais qui ne lui inspirait qu’à moitié confiance. Au lieu de prendre l’escalier massif, c’est vers une autre pièce du rez qu’il l’a conduite. Alors qu’il lui ouvrait la porte, elle s’engouffrait à l’intérieur en le remerciant poliment de sa galanterie.

Cette nouvelle pièce offrait un mobilier de choix, de luxe et d’un goût certain. Étrangement, elle doutait que ce ne soit lui qui ait meublé chacune des pièces...si s’était vraiment le cas, cet homme était doué d’un sens artistique certain. La pièce offrait de beaux fauteuils en velours, elle se dirigea vers l’un d’eux, suivie par son hôte. Debout à côté du siège, elle baisse la tête pour voir ce qu’elle fait et entreprend de dénouer son étole. Une fois fait, elle la retire en la laissant glisser de ses épaules à ses bras puis vient la poser sur l’un des accoudoirs. Elle prend ensuite place, croisant les chevilles, genoux serrés, sur le côté. Elle en profite pour lisser sa robe et ainsi s’assurer qu’elle n’en montre pas plus que nécessaire. Ses mains sont rassemblées sur ses cuisses et elle observe Erebe Petrov. « Je vous présente mes excuses pour tout à l’heure. La patience n’est pas mon fort et il m’arrive de laisser les mots franchir mes lèvres avant de réfléchir. » Pourquoi mentir sur ce qu’elle était réellement ? Une femme impulsive, mais qui savait reconnaître ses torts…même si ça lui coûtait énormément de l’avouer là tout de suite. Elle observe les murs autour d’elle, regardant si d’autres œuvres d’art pourraient s’y trouver, avant de revenir se poser sur cet homme. « Je vous remercie d’accepter de me recevoir, surtout une femme… » S’était dur à dire, elle avait horreur de toutes ces situations où la femme n’était que l’ombre d’elle-même, éclipsée par un homme quel qu’il soit, mise aux oubliettes par une société parfois trop patriarcale. Alors venir dans un club de gentleman, s’était risquer de se faire refuser la porte, mais aussi chercher à montrer qu’une femme avait aussi bien le droit d’être ici que n’importe lequel des messieurs présent. S’il fallait qu’elle boive et fume pour le prouver, elle saurait le faire. En revanche s’il fallait venir et poser ses couilles sur la table, elle aurait un peu plus de mal…bien qu’elle puisse poser une autre paire pour entrer dans la partie. Elle espérait qu’il ne la jugerait pas sur ce statut de femme…advienne que pourra.

Gentleman et gentlewoman

Meliya & Erebe

Gentleman & Gentlewoman

Apparemment son pantin et passe pour le club était une personne respectée ou respectable ici. Voilà qui était intéressant. Pour une fois, Meliya avait fait le bon choix pour infiltrer ce milieu qui tenait si cher à Ethan pour une raison obscure. Son hôte était civilisé, courtois. Apparemment il n'était pas particulièrement patient non plus. « Ne vous inquiétez pas, c’est oublié. La patience n’est largement pas mon fort non plus, je n’ai donc rien à vous redire là-dessus. » Une mauvaise première entrevue, pour mieux repartir sur de bonnes bases par la suite, peut-être était-ce ce que ça promettait entre eux. Elle l'avait remercié de la recevoir, alors qu'elle n'était qu'une femme...quelle présentation dégradante tout de même. Elle n'était certes pas née avec des attributs masculins, mais bien des hommes l'avaient craint par le passé, pour son caractère de feu et sa détermination sans faille. Elle avait l'impression que les non-maj' considéraient souvent la femme comme moins que ce qu'elle était et s'était tout à son avantage, elle pouvait ainsi mieux bondir, surprendre et causer du tort...comme ce qui s'était passé dans les bureaux le matin même. « Je ne suis pas de ceux à considérer les femmes comme un sexe faible, rassurez-vous. Je ne vois que des collaborateurs, des clients, des partenaires en face de moi, qu’ils soient femmes ou hommes. Tout ce qui compte à mes yeux, c’est le profit et mes intérêts, voilà tout. Alors vous savez, les femmes comme vous êtes la bienvenue dans mon monde. » Voilà un homme qui réfléchissait de prime abord à travers son commerce et ses affaires. Elle laissa apparaître un sourire franc sur ses lèvres, tout compte fait, peut-être qu'elle l'avait vraiment mal jugé. De prime abord elle ne l'aurait pas forcément jugé si ouvert d'esprit envers les femmes. Elle vit que de son côté un sourire s'était également installé sur son visage. L'ambiance se détendait, la suite promettait de mieux se passer que les premiers instants de leur entrevue. « Désirez-vous donc quelque chose à boire, Mel ? » Voilà qu'elle ne savait trop quoi répondre. Friande de boisson généralement forte, elle craignait cependant que l'alcool ne mette à mal ses projets pour ce soir. Ce serait embêtant et plutôt mal venu. « Ma fois, je veux bien tester vos goûts, pouvez-vous me servir la même chose que vous ? » Elle venait de jeter les dés du hasard. S'il buvait fort, elle suivrait et tiendrait tant qu'elle le pourra. Si en revanche il opterait pour quelque chose de doux, au moins elle n'aurait aucune crainte pour la soirée.

Lorsqu'il revint avec un verre dans chaque main, elle le remercia poliment, tout en le regardant s'asseoir. « Je pense que vous n'avez pas beaucoup de temps à perdre M. Petrov, aussi vais-je faire en sorte d'entrer dans le vif du sujet. » Ses mains étaient posées sur ses genoux, tenant fermement le verre entre ses doigts. Elle ne l'avait pas encore porté à ses lèvres. « Je ne suis pas certaine que Caleb m'ait vraiment expliqué quelles étaient vos affaires et du coup, comment y contribuer. » Quelque part, elle ne lui mentait nullement. Caleb n'avait même rien dit à propos de tout ce qui se passait ici. Elle savait juste que le club n'était pas très net, ce qui avait entraîné une enquête des aurors et qu'avec la disparition de la magie, l'affaire avait tout simplement été abandonnée. Mais elle avait dû promettre de ne pas mettre le nez sur cette affaire...aussi avait-elle tenu sa promesse en ne recherchant tout simplement aucunes notes qui avaient pu être prises. Elle ferait sa propre enquête, seule. Elle était curieuse de savoir ce que lui révélerait le Petrov, mais aussi de voir comment se faisait l'entrée dans ce cercle...particulier.

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Meliya & Erebe

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Elle se sentait plutôt à l’aise, plutôt bien. Certes la situation était compliquée voir un peu dangereuse, mais elle jouait la détente, après tout, elle était là pour faire des affaires, tout comme le personnage qu’elle jouait. Il lui servit de l’hydromel et elle ne trouva rien à redire. Une boisson généralement douce, mais qui pouvait avoir ce petit côté qui attaque le cerveau si bu en trop grande quantité. Avant de guider le verre à ses lèvres, elle expose un petit point pour entamer la discussion et tenter d’intégrer tout ce système. Elle le voit caresser les quelques poils qu’il a au menton tout en laissant le silence s’installer entre eux deux. Alors la métisse porte son verre à ses lèvres et apprécie, à petit dose, le petit goût sucré de la boisson. « Nos affaires sont… diverses et variées, et très enrichissantes. » Commença-t-il. Son sourire était quelque peu effrayant, mais la sorcière ne laissa rien paraître. Elle caresse doucement sa cuisse, remettant légèrement sa robe en place alors qu’elle se déplace légèrement dans le siège, ajustant sa position. « En surface, nous sommes un Club de gentlemen, tout ce qu’il y a de plus banal. C’est là notre façade, notre protection. Les membres sont parfaitement conscients qu’il est nécessaire d’entretenir cette illusion, autant pour moi, que pour eux. » Elle étudiait silencieusement les propos qu’il tenait, enregistrant mentalement chaque petite information. Meliya avait clairement compris que parler risquait de faire tomber tout le monde, il devait posséder une liste quelque part de tous les membres ou de toutes les personnes faisant affaire avec eux. Ce qui était quelque part logique et plutôt normal pour se sécurisé. Elle était cependant curieuse de savoir si la liste avait été perdue lors de la disparition de la magie…il était probable qu’auparavant elle se soit faite de manière magique, après tout, les Petrov étaient des sorciers si ses informations étaient bonnes. Enfin…elles l’étaient certainement, autrement Ethan n’aurait jamais enquêté sur un non-maj’ en tant qu’auror. Elle hoche doucement la tête, signifiant qu’elle comprenait la menace sous-jacente. « Derrière, nous sommes une machine bien huilée, nous sommes un commerce très lucratif. Contrats d’assassinats, de chasses à l’homme, d’enlèvements, ou simple prêt d’hommes de main, voilà nos atouts. » Voilà qu’il entrait dans le vif du sujet, la fameuse partie sur laquelle Caleb ne s’était pas vraiment étendu. Et elle était bien sombre et très probablement la raison de l’enquête de son défunt mari.

Toute cette histoire lui donnait des picotements, d’excitation entre autre. Elle porta à nouveau son verre à sa bouche, cherchant à dissimulé comme elle pouvait sa légère excitation. « Quant à votre rôle dans tout ça, c’est à vous d’en décider. Vous pourriez mettre la main à la patte et vous les salir sur le terrain, par exemple. Ou bien, vous pourriez être de ceux qui sont responsables de gérer une partie des contrats avec les clients, dans un domaine précis. Sinon, vous pouvez être de ceux qui contribuent au bon fonctionnement du Club en lui-même, de l’établissement. Que ce soit financièrement, ou dans la gestion des salles de jeu, de l’approvisionnement, des partenariats, de la comptabilité, et j’en passe. Beaucoup de postes sont déjà pris, mais je ne doute pas que l’on pourra vous faire de la place. Les possibilités ne manquent pas ici. » Elle voyait bien qu’il était en plein dans le business et plus vraiment dans l’accueil comme tout à l’heure. La conversation en était vraiment venue au cœur du sujet. Que pourrait-elle faire pour trouver sa place dans toute cette magouille ? Elle ne pourrait clairement pas participer financièrement, son appartement lui coûtait les yeux de la tête vis-à-vis de son salaire et elle n’avait pas encore trouvé le temps de procéder au change gallions-dollars de ses précédentes économies. Peut-être pourrait-elle travailler ici, il faudrait voir si elle aurait les capacités de combiner les deux emplois.

Elle porte à nouveau son verre à ses lèvres, tout à sa réflexion. « À titre d’exemple, Caleb est responsable des contrats d’assassinats. Il est également mon partenaire lorsque nous allons régler des affaires directement sur le terrain. Il est un de mes proches collaborateurs. » Ses dents heurtent le verre alors qu’elle est surprise par la révélation. Elle baisse le bras et le regarde, surprise, presque choquée. Que venait-il de dire ? Caleb était son partenaire ? Contrats d’assassinats ? Elle cherche à se reprendre comme elle peut alors qu’il soupire et que son regard s’assombrit grandement. Avait-il relevé son trouble ? « Quoi qu’il en soit, avant tout, il faut faire ses preuves. Comprenez que je ne peux faire confiance à n’importe qui. » A nouveau son sourire n’annonçait rien de bon. Dans quoi s’était-elle fourrée ? Elle aurait probablement mieux fait de suivre la promesse qu’elle avait fait à Ethan et ne jamais mettre son nez dans cette affaire. Elle le regarde pensive, mais résolue et finit par prendre la parole à son tour. « Je comprends, il est normal de vous assurer que tout le monde est apte à rester ici et à … faire le nécessaire. S’il le faut, je veux bien faire mes preuves. » Elle comprenait mais ne cautionnait pas forcément. Qu’importe, elle ferait ce qu’il fallait, elle n’avait pas le choix. Elle le regarde intensément et finit par poser la question qui lui brûlait les lèvres. « J’imagine que Caleb à également d’autres partenaires. Je suis étonnée que vous vous salissiez les mains en revanche. Ça vous arrive souvent ? » Elle lui montrait qu’elle était surprise, agréablement, comme si s’était exceptionnel qu’un chef se mouille. Mais en vérité, elle voulait juste savoir dans quel type de meurtre il trempait, peut-être ne le faisait-il que pour les cas les plus grave, mettant en péril son entreprise, ce qui l’inscrirait en haut de la liste de ses suspects, à moins qu’il fasse de tout et qu’il ne devienne alors qu’un nom parmi d’autres sur la liste mentale de la King.