-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

Sometime ☾ Eryem

Magicum
Artyem Corey
Artyem Corey
MessageSujet: Sometime ☾ Eryem   Sometime ☾ Eryem GmNdxVI0_oLun 30 Sep 2019 - 1:28

 
 
« It really is a mess sometimes  »
 
 


ϟ Neither forgiven nor forgotten. Cops won’t protect you from us. We’ll never surrender. Praise witches and wizards. Il agita la bombe de peinture. Dans le silence de la ruelle, seule la bille qui servait à brasser l’épaisse substance de couleur rouge dans le contenant cylindrique tinta à plusieurs reprises, suivie du bruit du spray sur le mur en béton salit par la pollution de la ville de Boston. Artyem eut juste le temps d’achever la boucle de son dernier « S » que Levitsky lui empoigna l’épaule. « Arty, come on ! Let’s move out ! Cops are coming ! *  » Le sorcier, absorbé par son œuvre n’entendit que la fin de la tirade de son ami. Au loin, plusieurs sirènes se rapprochaient, mais personne pouvait avoir reconnu les deux individus habillés en noir ayant relevé leurs capuches sur leurs têtes. Le vent s’était levé et il commençait à pleuvoir abondamment. Levitsky le força à quitter les lieux en s’enfonçant davantage dans la ruelle. Pris au piège dans l’impasse ils se regardèrent un instant puis escaladèrent sans trop réfléchir la clôture qui leur faisait face. Les voitures de police arrivaient tout juste derrière eux. Le Corey et son acolyte couraient à en perdre haleine jusqu’à ce qu’ils puissent se réfugier à quelques pâtés de maison du lieu de leur crime en ayant pris soin d’éviter les artères principales de la ville, où ils pouvaient s’exposer. Ils jetèrent leurs bombes de peinture dans une benne à ordure pleine, au fond d’un sac poubelle mal fermé. Artyem s’appuya contre un mur le temps de reprendre son souffle. « I’m getting too old for all this shit. * » Levitsky éclata de rire. « The day when they’ll catch you on the ring, you’ll be way too happy for having me as a coach ! * » Puis il fit mine de lui mettre un crochet. Le sorcier répondit à son ami par un sourire. « Come on, let’s get back home. * » L’imprimeur lui offrit une tape dans le dos. « Does Erin know you’re out ? * » Le professeur se remit en route, au pas, pour aller rejoindre la voiture de son camarade. Il laissa échapper un rire. « Out, for sure. But for what, I don’t think so. * »

Assis sur le siège passager, Artyem rabaissa sa capuche. Il était trempé jusqu’aux os, tout comme Levitsky qui mettait de l’eau sur son volant et son levier de vitesse. Le non-maj’ n’avait clairement pas envie de trainer à Boston. Inutile pour le professeur de demander à son acolyte de le déposer chez lui, l’itinéraire qu’il empruntait indiquait clairement qu’il était en route vers la maison des Corey. Lorsque les deux hommes récupérèrent enfin leur souffle, le chauffeur prit la parole alors que des minutes entières s’écoulèrent sans qu’aucun des deux ne parle. « For once at least, we had enough time to finish to trash the walls of their office. * » Les gouttes de pluie s’écrasaient sur le pare-brise et le grincement mécanique des essuie-glaces actionnés à fond les balayaient frénétiquement. « At least, we didn’t get caught. * » L’imprimeur sourit. « Well, someone should have seen us for that. I bet you that the owner is already crying for justice. * » Artyem soupira bruyamment. « What a justice. If there were one, a member of the department of mysteries wouldn’t be cleaning the rooms of the Four Seasons Hotel right now. * » Levitsky approuva du fond de la gorge. «  I hope that one day the Veil will be removed. » L’historien se redressa à l’aide de la poignée au-dessus de la portière et siffla entre ses dents. « I wouldn’t be so hopeful if I were you. Nothing will ever be as it used to. And when this will happen, witches and wizards will ask for justice… in their way. * » Le non-maj’ tourna furtivement la tête vers son ami de sorte à ce que celui-ci achève sa tirade. Arty regardait toujours la route devant lui. « And us, we don’t need the electric chair for that. We’ve got only two words which do their work. * » L’absence de magie n’avait pas ruinée la vie du Corey, ni celle de sa famille. Ces derniers avaient parfaitement su retomber sur leurs pieds, comme s’ils avaient inconsciemment prédit que cet évènement pouvait avoir lieu un jour. Contrairement à beaucoup de leurs semblables, ils étaient relativement bien en sécurité dans leur maison de banlieue. Levitsky, lui, n’avait pas besoin de s’inquiéter. Il avait découvert la magie en même temps que le monde entier et avait fait la connaissance d’Artyem l’année passée, lorsque celui-ci avait décidé de tirer à plusieurs exemplaires son fanzine Subversion. Il avait eut le nom de l’artiste par l’intermédiaire de l’ami d’un ami, lui jurant que Levitsky était une personne sérieuse, passionnée, engagée et qu’il savait se taire. Surtout, se taire. Etrangement, les deux hommes s’entendirent dès leur premier échange. Le Polonais d’origine avait survolé le journal et ne s’était pas gêné pour se renseigner sur l’ascendance de son futur ami. Arty lui avoua immédiatement la vérité. Depuis, le non-maj’ était passé du statut de simple connaissance à ami de confiance. Tout ce qui tournait autour de l’activisme, ils le faisaient ensemble.

Il pleuvait toujours autant lorsque l’imprimeur déposa le professeur devant chez lui. Un signe de la main plus tard, il sortit de la voiture et se précipita jusque devant sa porte d’entrée. Encore quelques semaines auparavant, il avait ce réflexe de chercher sa baguette pour déceler la serrure. Avec beaucoup de regrets, c’étaient ses clés qu’il devait utiliser à la place. Lorsqu’il tenta de la glisser dans le verrou, la porte se poussa d’elle-même. Le Russe fronça les sourcils et l’écarta davantage. Il eut à nouveau l’envie de saisir sa baguette, mais se ravisa en refermant discrètement derrière lui. Il ouvrit le placard de l’entrée et saisit une batte de baseball en aluminium. Une chance qu’ils en possédaient une alors qu’ils ne l’utilisaient même pas. Le sorcier la tenait comme s’il s’apprêtait à renvoyer la balle, puis il osa appeler une présence. « Hello ? » Dans le noir complet, seuls les éclairs apportaient un semblant de lumière dans la maison des Corey Secada. Un flash plus tard, Arty aperçut une silhouette sombre dans le salon. Il ne réfléchit pas plus longtemps et se mit à la poursuivre, produisant un vacarme ahurissant. Tant pis si les enfants et Erin dormaient, il n’allait pas laisser un intrus s’en tirer aussi facilement. Il détruisit des cadres et des vases tout en réalisant qu’il marchait déjà dans un foutoir qu’il n’avait pas causé de lui-même. Il heurta l’individu dans le dos et tenta de l’attraper mais déchira son vêtement alors qu’il se précipitait vers la porte arrière pour s’enfuir. Les deux hommes se bagarrèrent un moment. L’un balançait des objets, pendant qu’Artyem perdit patience et jeta sa batte pour en venir aux mains. Lorsque le professeur d’histoire parvint à saisir l’intrus, il put lui assener deux ou trois coups au visage, mais la lumière du salon jaillit brusquement et perturba le sorcier. L’individu prit la poudre d’escampette en feintant l’ancien Womatou. « Come back here for fuck’s sake ! * » Mais l’homme ayant le même gabarie qu’Artyem se précipita vers la porte du jardin en brisant la vitre sur son passage. Le professeur était bouillant de rage, planté devant son jardin. Il se frotta le visage de sorte à balayer les dernières gouttes de pluie qui coulaient de ses cheveux bruns, puis il retourna au salon. Tout avait été retourné. Il devait presque jouer au twister pour éviter d’éparpiller davantage les débris de verre et de céramique qui jonchaient le sol. Quand il se retrouva proche de l’entrée et qu’il releva les yeux, Erin attendait, les bras croisés. Elle semblait avoir été tirée du lit. « We had an unexpected guest. * » Il se débarrassa de son sweat pour dévoiler un t-shirt aussi trempé que le vêtement qu’il venait d’enlever.  « Bloody hell… » Laissa-t-il échapper en observant le salon du point de vue de sa compagne. Artyem se tourna alors vers la mécanicienne, réalisant soudain que leurs biens matériels n’étaient probablement pas les seuls à avoir été victimes d’une intrusion. « Are you alright ? » Murmura-t-il alors qu’il avait saisi le visage de la sorcière entre ses mains et qu’il avait planté son regard clair dans le sien. Sans atteindre sa réponse, Artyem serra délicatement Erin contre lui.

DESIGN ϟ  VOCIVUS // AVATAR (C) NEVENTER  


Traduction:
Magicum
Erin Secada
Erin Secada
MessageSujet: Re: Sometime ☾ Eryem   Sometime ☾ Eryem GmNdxVI0_oMer 2 Oct 2019 - 1:14
Sometime
Artyem Corey & Erin Secada
If the world exploded behind us … I never noticed if it done. Let nobody dare confine us : I'll bury anyone who does. But it doesn't matter now, just come and love me how like the way you used to do. Now.

Rentrée du travail vers six heure du soir, la journée avait été d'un banal … Rien à signaler au niveau des clients, pour une fois aucun ne s'était entretenu à voix basse avec la mécanicienne au sujet de son rôle subsidiaire de bookmaker. Les parieurs qu'elle avait eu le courage d'éconduire n'avaient pas encore refait surface. Les choses se tassaient donc doucement, assurant peut-être une certaine sécurité pour la sorcière et sa famille ou bien au contraire présageant un retour de bâton, elle ne saurait dire. Erin gérerait cela lorsque ça arrivera. Une fois rentrée sur Boston et à la maison, la femme se posa donc dans le canapé, pensive, une bière à la main. Il n'y avait que Alec qui était présent. Ce dernier finit même par l'abandonner, préférant sortir et profiter de sa soirée plutôt que de rester à tenir compagnie à sa pauvre mère, qui pourrait l'en blâmer. La télé éteinte, le calme plat régnait chez les Corey en cette fin d'après-midi. Son fils détalla alors telle une tornade au bout d'une vingtaine de minutes. N'ayant pas le courage de s'occuper un tant soit peu de l'état de leur intérieur ou de faire une quelconque tâche ménagère, la mécanicienne descendit au garage où son petit bijou bleu l'attendait sagement. Elle venait de quitter Western Auto mais réussissait toujours à trouver la motivation pour continuer de travailler à la maison. C'était différent cela dit : moins de pression, ambiance plus cool et sereine dans son environnement familial, la musique à fond qui résonne dans le sous-sol, la bière qu'elle sirote par gorgée comme une petite récompense lorsqu'elle parvient à réussir quelque chose ou bien dans laquelle elle se noie si ses nerfs venaient à chauffer. La semi-mexicaine ne remarqua même pas les nuages menaçants qui étaient venus s'ajouter dans l'azur déjà voilé de gris tandis qu'elle avait la tête plongée sous le capot de sa vieille Chevrolet Chevelle de 1972. Une heure et demi passa, toute seule la sorcière au tempérament de feu s’affairait à bidouiller la mécanique de sa voiture sans faire attention à l'heure, ses lèvres laissant échapper des jurons par intermittence. Ce n'est que lorsqu'Artyem vint la trouver qu'elle se rendit compte du temps qui était passé. Il venait de rentrer de l'université, le couple échangea quelques paroles simples sur leur journées respectives, comme à leur habitude. Rien de bien exaltant n'était arrivé à l'un ou à l'autre. Les prémices de ce week-end semblaient pousser toute la famille à s'éparpiller aux quatre coins de la ville décidément : le russe prévint ainsi sa compagne qu'il avait projeté d'aller boire un verre en compagnie d'un ami. Ô Erin connaissait le Levitsky qui lui volait son compagnon mais ne lui en voulait pas pour autant, au contraire même. Le non-maj' était somme toute sympathique et amusant parfois, pour l'instant il avait le mérite de ne jamais avoir irrité l'ancienne Thunderbird en tout cas ce qui était plutôt rare. Le professeur finit alors par aller se préparer pendant que la Secada continua, clé en main et tâche de graisse sur la peau, à travailler, les Stones résonnant de plus belle depuis le post de radio.

Artyem passa ensuite lui dire au-revoir et elle sut alors qu'il était tant d'arrêter de bosser, même si elle y aurait bien passé sans problèmes une bonne partie de la soirée voir de la nuit. Mais non, elle avait la maison pour elle toute seule, autant en profiter pour se poser un peu … Quoique, ce n'est pas spécialement quelque chose qu'Erin arrivait à faire souvent. Alors elle délaissa sa mécanique pour du sport. Elle enfila ses gants de boxe et maltraita le punching-ball pendant encore trente bonnes minutes, se débarrassant de ce trop plein d'énergie qui la caractérisait particulièrement. Cela faisait un moment qu'elle ne s'était pas entraînée, pensant automatiquement à son père qu'elle n'avait pas vu depuis deux jours et qui la réprimanderait certainement pour ne pas avoir poursuivi cette voie plus assidûment comme l'avait fait Arty. À bout de souffle, les vêtement emplis de sueur, une douche salutaire et bien méritée fut de mise, évidemment. Musique plus calme pour pouvoir supporter la solitude et combler le silence ambiant pendant que l'eau et le savon se mêlent sur son épiderme, nettoyant les traces laissées par ses différentes activités, la sorcière profite un peu de cette chaleur qui agresse sa fatigue, abusant de la douche plus que de raison. Une fois propre la mécanicienne se prépara un petit repas qu'elle fit disparaître devant la télé alors que lorsque la famille était réunie, ils mangeaient attablés. Rien de bien sain ou équilibré en plus, un hot-dog accompagné d'un paquet de chips, le bon réconfort après l'effort. Erin traîna devant le poste de télévision pour le reste de sa soirée tout en mettant à jour son carnet de notes ; le précieux conteur de résultats de matchs clandestins des environs. Les remarques faites sur certains champions et leurs capacités décortiquées, heureusement cette preuve ne contenait aucun nom et ces phrases mises bout à bout ne feraient sans doute aucun sens pour une personne lambda. Avec la magie la bookmaker aurait pu rendre invisible chacune des nouvelles pages remplies et aurait pu se permettre de le laisser traîner n'importe où. Plus maintenant. À défaut de simplement utiliser la capacité pour laquelle elle avait travaillé d’arrache-pied ; son don se transformant en malédiction, faire des relevés était devenu tristement nécessaire pour ce petit business. C'était embêtant mais chacun parvenait à faire avec sous ce toit. Le petit cahier à la main, l'irlandaise-mexicaine finit par piquer du nez deux heures après avoir mangé. Elle lutta un peu contre le sommeil dans le sofa avant de finir par aller se coucher dans sa chambre, ne lâchant pas son almanach personnel qu'elle cacha auprès de sa baguette magique dévitalisée.

Le ciel avait commencé à pleurer sa tristesse sur la ville durant la nuit, accompagné de son camarade tonnerre alors que les rêves de la sorcière s'étaient déjà emparés de son esprit depuis un moment. Mais quelque chose finit par faire irruption dans sa tête : des pensées et des sentiments qui ne lui appartenaient pas. Inconsciente d'où provenait cette intrusion mentale la sorcière continua à dormir. Jusqu'à ce qu'un vacarme ne la sorte de ses songes. De la vaisselle qui se brise, des objets qui heurtent le sol avec violence. « What the ...1 » Un réveil brutal secoué de panique et de stress qui ne lui appartenaient pas. Un mal de crâne commença alors doucement mais sûrement à pointer le bout de son nez. Se concentrant sur son environnement et non sur les défaillances de sa légilimencie, Erin sortit immédiatement de son lit. Elle voulu attraper sa baguette mais se ravisa, vieux réflexe encore tenace. Poussant avec énervement la porte, déterminée, la femme se dirigea vers les bruits. Quelqu'un est ici. Quelqu'un qui n'était pas chez lui, quelqu'un qui avait choisi la mauvaise maison, quelqu'un qui s'inquiétait pour sa vie. Hors de son cocon confortable la mère de famille attrapa une clé à molette dans une de ses caisses à outils qui traînait dans le couloir. Elle alluma la lumière du salon qui stoppa son vaillant combattant de défendre son territoire : Arty s'était occupé de l'intrus mal intentionné. Sa copine ne savait juste pas qu'il était rentré. Des pas précipités qui s'éloignent parvinrent à ses oreilles, la mexicaine déposa alors nonchalamment la clé qu'elle pensait utiliser pour se défendre sur la grande table de la salle à manger. Ses pupilles prirent le temps de détailler la pièce et les dégâts alentours. « Fuck ...2 » Constata-t-elle alors à voix basse. Elle porta ses mains à sa tête, passant ses doigts dans ses cheveux courts décolorés, resserrant son emprise telle un étau puis ferma avec force ses paupières. La migraine avait pris place dans sa boite crânienne comme prévu alors qu'elle n'avait pas tenté d'utiliser son don pendant son sommeil. Voilà ce qu'elle récoltait pour quelques sentiments volés à leur fourbe trouble-fait. D'accord leur maison n'était pas des plus rangées d'ordinaire mais tout ce bordel qu'avait causé l'intrusion avait vraiment empiré les choses. Leur salon ressemblait à un champ de bataille. Dépitée, énervée et choquée, c'était ça le vrai ressenti de la sorcière dont l'antre avait été violée sans ménagement. C'était la première fois qu'il était légitime pour les Corey-Secada de ne plus se sentir en sécurité chez eux. Pourtant Artyem avait fait un bon travail pour chasser l'importun mais si il n'était pas rentré ? Si Erin avait continué à dormir tranquillement ? Heureusement que les jumeaux étaient de sortie … Les bras croisés, recroquevillée sur ses pensées profondes devant les ravages, des centaines de marteaux cognant dans sa tête, la sorcière, tout comme son partenaire, bouillonnait de rage. « We had an unexpected guest.3 » La blonde dévisagea sans le vouloir le boxeur qui était revenu sur ses pas pour se rapprocher d'elle et venait de prendre la parole. Ce fut à son tour d'observer les dommages, ses yeux marrons firent de même pour la seconde fois, accompagnant ceux du russe. « Are you alright ?4 » Demanda-t-il dans un murmure après s'être retourné vers la femme qui partageait sa vie, en saisissant de ses mains froides son visage. Elle acquiesça sèchement d'un signe de tête, songeant toujours à ce qui aurait pu arriver si. Ils avaient surmonté tout les quatre la disparition de la magie mais se posait un nouveau problème jusque là ignoré : si même les alarmes sorcières et les protections magiques venaient à leur manquer … Jamais Erin aurait pensé être la victime d'un coup pareil, jamais cela ne lui avait traversé l'esprit jusqu'à ce que ça leur arrive forcément. Ces choses n'arrivaient pas qu'aux autres. « Maybe we should get a dog.5 » Suggéra-t-elle encore à voix basse comme si cette idée s'était échappée de son fil de réflexion, l’ultime solution, serrée contre le torse au t-shirt humide d'Artyem. Alec était sorti en dernier et elle se souvenait bien avoir verrouillé la porte avant d'avoir pris sa douche. Comment ce gars était-il rentré ? Enfin maintenant il y avait le choix : la porte vitrée du jardin était en mille morceaux, certainement qu'il avait forcé la serrure de la porte d'entrée ou bien réussi à ouvrir une fenêtre d'une autre pièce. La demi-irlandaise se détacha de son homme et porta à nouveau ses mains à ses tempes. Ça c'était calmé le temps qu'ils parlent mais ce fut de courte durée, la migraine revenant en force. « You scared the shit out of him.6 » Se rappela-t-elle en se massant du bout des doigts, ces sentiments de panique revenant comme une vague de souvenirs. « There is nothing of value to steal here, it just takes a look at the mess it usually is to realize it … I don't understand, I can't believe it.7 » Ces mots s'élevèrent comme une inquiétude sous-jacente, dévoilant une légère menace, un soupçon infondé mais pourtant possible. À cause de la douleur cuisante le visage de la Secada se crispait mais elle parvenait à afficher encore toute sa sévérité et surtout son agacement certain. « Did you see his face ? Did he take something ?8 » Au vu des coups qu'elle avait entendu Erin avait supposé que leur agresseur était un homme, sinon Artyem n'aurait peut-être pas eu la main si lourde et aurait plutôt cherché à immobiliser l'intrus si ça avait été une femme. Encore que … Malgré qu'elle ait déclaré à juste titre qu'ils ne possédaient aucun objet de valeur, elle s'inquiéta tout de même de savoir si quelque chose leur avait été dérobé. Sans magie l'argent liquide qu'elle gardait et misait pour elle ou le peu de clients qu'elle avait gardé, la bookmaker le cachait avec précaution en dehors de ces murs, chez son père qui tenait les comptes, c'était bien plus pratique. Ils avaient réussi à trouver des alternatives pour tout depuis l'installation de ce foutu Voile. Mais ça … La sorcière tira une chaise de la table du salon et s'y assit, les yeux fermés, se frottant machinalement le front, un soupire las s'échappant de sa bouche.

2147 Mots

Traduction:
Magicum
Artyem Corey
Artyem Corey
MessageSujet: Re: Sometime ☾ Eryem   Sometime ☾ Eryem GmNdxVI0_oSam 5 Oct 2019 - 16:26

 
 
« It really is a mess sometimes  »
 
 


ϟ Le cœur battant la chamade, Artyem cherchait à reprendre son souffle. Il n’avait jamais assisté à un cambriolage avant. C’était généralement lui et son Polonais d’acolyte qui étaient les fauteurs de trouble, or voler des particuliers n’était pas de leur genre. La jeune famille n’avait pas suffisamment prit ses précautions. Le système de sécurité qu’Erin avait bricolé ne fonctionnait plus depuis la disparition de la magie et dès lors, les sorciers ne s’étaient plus vraiment inquiétés de la protection de leur antre… Ou, peut-être qu’ils avaient trop espéré que la magie revienne aussi vite qu’elle était partie. La mécanicienne paraissait secouée, dégoutée par les évènements lorsque l’historien demandait si  elle allait bien, elle se contenta d’acquiescer d’un signe de tête avant de reprendre : « Maybe we should get a dog. » Le sorcier baissa les yeux vers sa copine et l’observa avant de reposer son menton sur le dessus de sa tête de sorte à resserrer son emprise. « Definitely… and a three headed one.1 » Déclara-t-il dans un soupire tout en caressant le dos de sa compagne. Cette dernière se détacha alors, portant le bout de ses doigts à ses tempes pour les masser d’un geste circulaire. Le Russe comprit que sa dame faisait une nouvelle crise. Peut-être que dans la panique, elle avait cherché à fouiller dans l’esprit du petit malin qui avait osé s’aventurer sur leur territoire. Artyem se rendit alors dans leur cuisine et prépara un grand verre d’eau. « You scared the shit out of him. » Il revint alors près de sa compagne pour le lui donner. « Yeah, I guess so. Bloody cockroach.2 » Il passa ses mains dans ses cheveux aplatis par la pluie froide et se dirigea vers l’entrée pour vérifier la porte. Dans sa stupeur passée, il ne l’avait pas refermée derrière lui, ce qu’il fit alors immédiatement après l’avoir remarqué en la poussant. Suite à un claquement sec, Artyem comprit qu’elle n’était pas dysfonctionnelle. Il la rouvrit et vérifia s’il y avait d’éventuelles marques indiquant que son ouverture avait été forcée. « There is nothing of value to steal here, it just takes a look at the mess it usually is to realize it … I don't understand, I can't believe it. » Il écouta la sorcière et approuva du fond de la gorge. Il saisit alors une lampe torche dans un tiroir pour regarder la serrure de l’extérieur. Fuck me !3 Pensa-t-il en voyant des marques de crochetage. Il referma à nouveau et cette fois à double tour comme la mexicaine l’avait fait avant le drame. « I don’t fuckin’ know what he was looking for but that bastard knew what he was doing.4 » Déclara-t-il en élevant légèrement la voix pour qu’Erin puisse l’entendre de là où il se trouvait. Dans un nouveau soupire, Artyem retourna auprès de la mécanicienne pour constater encore une fois les dégâts. « Did you see his face ? Did he take something ? » Le professeur d’histoire ramassa quelques bouts de verre avant de chercher le regard de la sorcière pour lui répondre d’un hochement de tête négatif. « He was wearing a black hoodie and definitely had a man jaw but… I don’t know… I couldn’t clearly see his face. It happened so fast. When I came in, he was in a middle of something.5 » Il réfléchit un instant puis se rappela que Levitsky l’avait déposé. Avec un peu de chance, peut-être que le Polonais avait vu l’individu sortir s’il n’avait pas immédiatement reprit la route, mais le sorcier en doutait. Artyem regarda l’heure et constata qu’il n’irait pas se coucher. Plusieurs fois, il l’eut l’envie de sortir sa baguette dans l’intérêt de pouvoir remettre toutes leurs affaires à leurs places, mais plutôt que de rester planté à l’entrée de leur salon à contempler le foutoir, il alla chercher la poubelle et un balais. Repoussant les débris dans des cliquetis de verre, le professeur s’arrêta un instant : « You can go back to sleep if you want to.6 » Il ramassa des photos, à présent inanimées, sorties de leurs cadres. « Even if… I’m sure that it won’t be easy to sleep well after all this shit.7 » Le professeur d’histoire observa Erin du coin de l’œil. Il n’avait pas besoin de lui dire qu’il était là et qu’il ne bougerait pas. Ce n’était pas si vrai que cela. Il retournerait travailler le lendemain et sa dame devra s’absenter à son tour pour retourner au garage. La personne qui était entrée par effraction chez eux pouvait revenir n’importe quand, même si cela n’arriverait certainement pas en plein jour.  

Alors que le sorcier essayait de voir si d’éventuels objets pouvaient manquer à leur décoration d’intérieur, son attention fut attirée par des lumières bleues et rouges éblouissantes à l’extérieur. « Oh crap.8 » Peu de temps après, on frappa à leur porte. Le visage d’Arty prit un air sérieux, à la limite de celui qu’il avait lorsqu’il se mettait en colère. Il se débarrassa de son balai et ouvrit la porte. Il tomba nez à nez avec un agent de police plus grand que lui. « Mister Corey ? » Le Russe croisa les bras, un geste qui pourrait être apparenté à de l’hostilité. « Himself. » L’homme en uniforme avait mis ses pouces dans les passants de sa ceinture à laquelle pendait son arme de service, ce que le sorcier remarqua aussitôt et il n’en détacha pas son regard, même lorsque l’officier commença à parler. « Agent Jackson, Boston Police. One of your neighbours heard loud noises and called us.9 » Le boxeur afficha un sourire en coin. Décidément. Même s’ils n’étaient guère proches de leurs voisins, ces derniers n’avaient jamais suspecté l’appartenance des Corey Secada au monde magique, mais certains pouvaient avoir des soupçons quant à leur attitude. Ils étaient discrets, avaient des occupations différentes, des enfants plus âgés que la moyenne dans leur quartier résidentiel et surtout, ils n’en avaient rien à foutre des commérages. Erin n’était pas une femme au foyer comme la majorité des épouses qui peuplaient la banlieue des années 80. Elle était elle-même son propre patron, ce qui n’était pas l’idéal dans la société actuelle et en plus de cela, elle faisait "un métier d’homme". Certains pouvaient s’imaginer de quelconques soucis financiers ou parfois, un business qui ne trempait pas dans la légalité. Heureusement pour la jeune famille, ils savaient se faire bien plus discrets que la moyenne. Artyem s’écarta de l’entrée et décroisa les bras de sorte à faire signe à l’agent d’entrer. « See by yourself.10 » Un léger coup d’œil en direction du propriétaire des lieux en entrant, et l’officier se rendit directement dans la pièce à vivre. « Before you ask, someone broke in.11 » L’agent s’accroupit et regarda le sol, puis chercha le balai des yeux. « Did you start to clean up ?12 » Dans le dos du policier, le professeur lança un regard agacé à la mécanicienne. « Yes. » L’homme en uniforme se releva, puis se retourna vers le couple. « Why haven’t you called us first ?13 » L’historien avait l’habitude des interrogatoires et ne se laissa pas marcher sur les pieds pour éviter de passer en tête de la liste des suspects. « I almost caught the turd who did this. He escaped before I had the chance to lock him up in a  cubbard or see his face.14 »  Le policier détourna les yeux vers le tapis et acquiesça. « Alright but you’ll have to call us first next time.15 » Artyem ne put s’empêcher de rire. « Next time ? Nobody will catch the guy. It wasn’t necessary.16 » L’agent commençait à perdre patience. « You’ll need us to report this and it’s important to get the money of your insurance.17 » Le sorcier haussa les épaules. « Why ? Nothing is missing.18 » L’agent ramassa une photo. « Not yet.19 »

Le policier avait posé d’autres questions pour que les propriétaires puissent retracer les évènements et éventuellement se souvenir de ce qui aurait pu attirer un voleur chez eux. « Nobody break-in for no reason.20 » À la suite de ces mots, le professeur d’histoire avait  tourné la tête vers Erin. Pour une fois qu’il était d’accord avec un flic… Il était fort probable qu’ils connaissaient leur fauteur de troubles, mais d’où ? À la suite de l’apparition du voile, le sorcier avait été plutôt perturbé et avait eu quelques difficultés à rester concentré sur un ring d’où les quelques défaites qu’il avait ramassé. Or, il s’était repris en main et ces derniers temps, il se trouvait sur une pente ascendante autant dans la légalité que dans les combats obscurs sur lesquels sa coéquipière legilimens continuait de parier. Sinon, il y avait les activités d’Arty qui pouvaient nuire à sa sphère privée, mais celle-ci était quasiment impossible à identifier. Il doutait aussi que son domaine professionnel poussait ses étudiants à venir cambrioler sa maison, sous prétexte qu’il était un professeur mesquin et sévère. Autrement, si leurs voisins ne soupçonnaient pas leur appartenance au monde magique, peut-être que d’autres les avaient observé de loin et avaient décidé de punir leurs origines de la manière la plus lâche qui soit. Peu importait l’exactitude de l’une de ces probabilités, les boxeurs étaient debout au bord d’un tas de débris qui jonchaient le sol de leur salon, certains meubles avaient été abimés sur le passage de la tornade qu’avait constitué à lui seul l’imbécile qui avait osé s’introduire chez eux. Des voix s’approchaient alors de l’entrée, tirant ainsi Artyem de ses pensées.  « Holy mother of… What happened here ?!21 » Lena et Alec se tenaient sur le seuil du salon, stupéfaits. La jeune sorcière remarqua les vêtements de sa parents et en conclu d’un coup d’œil que sa mère avait été tirée du lit et que son père venait lui aussi de rentrer. Elle se refugia dans les bras de sa mère et lui parla à voix basse. Le jumeau n’avait pas bougé, il semblait plus choqué à l’idée de voir un flic dans son salon que de découvrir celui-ci sens dessus-dessous. Artyem, qui s’était appuyé au mur séparant le salon du hall d’entrée tourna la tête vers son fils, mais avant que ce dernier ne puisse interpeller son père, l’agent remarqua sa présence. « What a surprise. Alec Corey ! I should’ve made the link earlier.22 » Le délinquant juvénile ne répondit rien, mais mis une main trempée sur l’épaule de son père. « Can I talk to you for a sec ?23 » Le Russe acquiesça du fond de la gorge et ils se déplacèrent dans la cuisine. « What is this asshole of agent Jackson doing in our living room ?24 » Arty fronça les sourcils. « In case you haven’t noticed, somebody broke-in.25 » Le jeune brun semblait n’en avoir rien à faire, mais une stupéfaction sincère se lisait sur son visage. « Why did you called the cops ?26 » Le professeur murmura. « The neighbours did and the bloody bastard who redecorated our house escaped right before the corp arrived.27 » Alec se laissa dominer par la panique que son père reconnaissait bien, cela arrivait uniquement lorsque les forces de l’ordre fouillaient dans sa vie. L’adolescent passa une main brutale dans ses cheveux mouillés « How do you know he is a man ?28 » Le boxeur répondit du tac au tac. « Because I caught him in the middle of his fucking digging.29 » Alec s’écarta et fit quelques pas toujours sous pression. « Did you see him ?! How did he looked like ?30 » Artyem haussa les épaule. « Standard thief. Black hoodie, strong jaw, white skin… Why ?31 » Le jeune sorcier se rapprocha un maximum de son père de sorte à pouvoir parler le plus bas possible. « I think I may know the guy.32 » Cette fois, l’historien recroisa les bras et l’expression sur son visage montrait qu’il ne manquait plus grand-chose pour qu’il s’énerve. « What did you say ?33 » Alec s’écarta et déclara. « I’m going upstairs to check if anything is missing.34 » Artyem ferma les yeux et soupira bruyamment. Après quelques secondes, il retourna dans la pièce à vivre aux côtés d’Erin et Lena.


DESIGN ϟ  VOCIVUS // AVATAR (C) NEVENTER  

2049 mots


Agent Jackson - sienna
Alec Corey - darkseagreen
Traduction:
Magicum
Erin Secada
Erin Secada
MessageSujet: Re: Sometime ☾ Eryem   Sometime ☾ Eryem GmNdxVI0_oVen 18 Oct 2019 - 15:26
Sometime
Artyem Corey & Erin Secada
If the world exploded behind us … I never noticed if it done. Let nobody dare confine us : I'll bury anyone who does. But it doesn't matter now, just come and love me how like the way you used to do. Now.

Le Russe plaisanta en renchérissant sur l'idée d'avoir un chien à la maison pour monter la garde. À vrai dire Erin ne serait pas contre mais le pauvre animal risquerait de se retrouver souvent tout seul ce qui briserait sans doute le cœur de Lena et peut-être bien aussi celui du couple. Ou alors les forcerait à rester plus fréquemment à la maison ce qui ne pouvait pas être un mal non plus en soit. Leur étreinte rassurante prit fin et Artyem alla chercher un verre d'eau pour sa compagne réveillée en plein milieu de la nuit. Elle le remercia avec une petite grimace attestant de la lutte qui se passait dans sa boite crânienne après lui avoir fait part de ce que ses pensées avaient pu interpréter. Ce fichu don n'en était plus un depuis que les sorciers avaient été révélés au monde entier et privés de leur magie. Ces migraines étaient atroces et jusque là rares avaient été les fois où des médicaments avaient fait effet. Le boxeur laissa sa manager seule profiter du calme soudain et lourd qui s'était installé chez les Corey-Secada. Il partit jeter un coup d’œil à la porte d'entrée tandis qu'elle se forçait à boire tout en énonçant à voix haute ce qui lui sautait aux yeux : il n'y avait rien d'intéressant à voler ici. Cela soulevait donc la question : pourquoi eux ? Le professeur sembla se dire la même chose aux vues de sa réponse. « I don’t fuckin’ know what he was looking for but that bastard knew what he was doing.1 » Erin laissa à nouveau le silence tomber en même temps qu'elle terminait un long soupir, pensive, son verre à la main et ses pupilles rivées sur le sol du salon en bordel total. Alors que lui s'était tout de suite inquiété pour sa moitié au tempérament volcanique, elle ne s'enquit pas un instant de l'état de son homme. Manque de considération ? Non pas vraiment, à force de le suivre dans chacun de ses combats la semi-mexicaine a rapidement su déceler les états d'âmes de son combattant. Parfois il préférerait sans doute pouvoir faire le fier mais la légilimens voyait toujours clair dans son jeu, sans même user de sa particularité. Les années n'avaient fait que rendre plus lisibles ces expressions et ces regards à force de les partager ensemble. Alors au lieu de paniquer et de lui demander si il n'avait rien de cassé, elle passa directement à l'interrogatoire concernant leur fieffé assaillant. « He was wearing a black hoodie and definitely had a man jaw but… I don’t know… I couldn’t clearly see his face. It happened so fast. When I came in, he was in a middle of something.2 » La mine de la sorcière se renfrogna alors qu'elle déposait son verre sur la table avant de s'y asseoir. Qu'est-ce que ce connard leur avait voulu ? La fausse blonde garda une main pour tenir sa tête endolorie tandis que l'autre attrapa doucement celle encore bien humide d'Arty. Elle passa ses doigts sur ses phalanges comme pour s'assurer que tout y était en place avant de la lâcher, petit geste d'attention simple ; elle l'avait vu se faire tabasser de nombreuses fois, celle-ci n'en faisait pas partie parce qu'il avait l'air d'avoir dominé le combat, il n'y avait vraiment aucune raison de s'alarmer pour sa santé. Son roc était intact, juste trempé et secoué. Puis il s'éloigna de la maîtresse de maison pour s'occuper de ranger et nettoyer un peu le bazar ambiant. Erin préféra rester assise le temps que la douleur s'estompe au moins un peu. « You can go back to sleep if you want to. Even if… I’m sure that it won’t be easy to sleep well after all this shit.3 » Lui précise-t-il alors. Ô son crâne lui faisait bien trop mal pour pouvoir accueillir le sommeil à bras ouvert. Lorsque ces crises la prenaient en pleine nuit, la femme restait souvent debout dans le noir pendant plusieurs heures sans pouvoir réfléchir à quoique ce soit ou bien même s'occuper l'esprit en lisant, c'était impossible. Alors elle resta assise et secoua la tête négativement avec un léger soupir.

Les lumières des gyrophares à l'extérieur agressèrent quelques peu les iris de la mécanicienne qui avaient mis déjà un petit moment à s'habituer à la lumière qui baignait le salon. Les flashs rapides et violents ne faisaient pas bon ménage avec ses migraines généralement. Merde .... Pensa la mère de famille tandis que le boxeur l'exprima lui à haute voix. Elle lui lança un regard suspicieux avant que quelqu'un ne toque à leur porte précédemment crochetée. La parieuse n'allait pas avoir la patience de gérer ces conneries maintenant, elle le savait, alors elle laissa Artyem ouvrir et s'en occuper, espérant qu'il ait plus de sang froid qu'elle à ce moment. Pendant que le flic se présentait et que les deux hommes se mirent à discuter simplement de la raison de la présence de la police sur leur palier, la Secada se prit la tête entre ses deux mains et ferma ses paupières pour espérer gagner un peu de calme. Il ne manquait plus que ça ... Vraiment, c'était le summum. L'agent entra ensuite, bien sûr après qu'Artyem l'ait autorisé à le faire. Elle pouvait enfin clairement entendre ce qu'ils se disaient, ne prenant pas la peine de bouger ou bien même de saluer ce nouvel intrus. À chacune des questions posées par l'agent Jackson, Erin ne pouvait s'empêcher de lever les yeux au ciel et s'empêchait fortement de soupirer. Après avoir fait son petit tour d'inspection et prit des notes, le policier s'approcha de la sorcière souffrante. Il lui posa des questions sur l'heure à laquelle elle avait été réveillée, si elle n'avait rien entendu d'autre avant. Les réponses de la mécanicienne étaient acerbes : elle s'était réveillée quinze minutes avant l'arrivée de l'officier et n'avait rien entendu avant, sinon elle serait intervenue plus tôt. Remarquant le ton légèrement hostile et agacée de la Secada, l'agent finit par demander, sur la réserve : « Are you okay Madam ?4 » Levant enfin son visage et décollant son regard de la table pour le poser sur l'homme en uniforme, la Madame en question soupira tout en continuant de se masser les tempes : « Yes fine, I've never been better.5 » Fit-elle sarcastiquement en fronçant les sourcils, ne se montrant pas très coopérative. « Did you got hit on your head by the intruder ?6 » Renchérit-il, devinant d'où la femme souffrait en la regardant simplement, il semblait indigné que cette information ne lui ait pas été transmise plus tôt. L'irlandaise-mexicaine  fit non de la tête et rajouta, toujours sur le même ton : « No it's just a headache due to the lack of sleep and honestly, your little questioning doesn't help.7 » Ou comment faire comprendre que cet interrogatoire lui cassait lentement mais sûrement les pieds. Jackson ne se fit pas prier et s'éloigna alors de la souffreteuse sans demander son reste, retournant auprès de son compagnon qui avait été un tout petit peu plus accommodant tout de même. « Nobody break-in for no reason.8 » Le couple qui habitait la maison échangea un regard, sur ce point-là ils semblaient tous les trois être d'accord et Erin n'avait pas attendu qu'un policier vienne fourrer son nez dans cette affaire pour le souligner. Soupçonner une connaissance ou un client de leur petit business illégal fut une idée bien vite balayée du tableau des suspects par la bookmaker. Ceux qui participaient à ces compétitions et ceux qui pariaient dessus connaissaient le russe et, avec une once de bon sens, ces imprudents auraient la jugeote de se dire que tenter de cambrioler la maison d'un boxeur clandestin n'était pas des plus judicieux. Pas sans des renforts en tout cas. L'indésirable ne connaissait donc peut-être pas les vieux qui vivaient sous ce toit … Ou alors savait que seul la mécanicienne s'y trouvait pour une partie de la soirée.

Ils n'auraient probablement jamais de réponses à leurs questions, jamais de nom à mettre sur cet acte incongru et insensé, jamais de raison non plus pour justifier cette attaque ciblée. C'était frustrant et que la police soit de leur côté ou non n'y changerait rien, ils le savaient tous les deux. C'est sur cette conclusion que les jumeaux des deux sorciers au sang mêlé rentrèrent à la maison. C'est Alec qui s'exprima le premier dans un langage fleuri qui sied bien à leur famille, une fois la porte d'entrée franchie, attestant les dégâts. Lena, choquée par la scène, s'approcha de sa mère qui se leva pour la prendre dans ses bras, la rassurant et la réconfortant. « Are you okay Mum ? What happened here ?9 » S'inquiéta tout de suite la jeune étudiante à voix basse, emmitouflée dans l'étreinte de sa génitrice. « It's okay, more fright than real harm.10 » Tempéra alors la mère en caressant les cheveux de sa fille. Erin marqua une petite pause dans laquelle elle serra le corps de sa fille contre elle avant de s'en détacher pour pouvoir regarder son visage et lui expliquer les choses simplement et sans mentir. « Somebody broke in but your father took care of it.11 » La mexicaine aurait préféré que ses enfants ne soient pas témoins de cela, elle ne voulait pas qu'ils ne se sentent plus en sécurité avec leurs parents, c'était une hantise, ils étaient supposés être là pour les protéger du monde extérieur … Mais tout allait bien, pas de quoi paniquer. Déjà la sorcière songeait à des solutions pour palier à ce problème qui avait été mis de côté et oublié depuis l'installation du Voile de la Fin. « What a surprise. Alec Corey ! I should’ve made the link earlier.12 » La Secada échangea un regard avec sa frêle progéniture en levant un sourcil, désabusée par cette remarque. Elle put voir ensuite le père et le fils s'éclipser dans la cuisine. Cela ne sentait pas bon. Déjà Erin pouvait soupçonner son cher fils de s'être mis dans la merde et d'être la cause de ce foutoir. Mais elle garda ses suspicions pour elle encore une fois, accordant au jumeau le bénéfice du doute avant de se reconcentrer sur sa fille, désireuse qu'elle reprenne ses marques comme si rien ne s'était passé. « You had a nice evening with your friend ? Alec didn't kept you waiting too long before picking you up I hope ?13 » Demanda-t-elle doucement avant qu'une vague de migraine ne refasse surface. Elle ferma fortement les yeux et pinça les lèvres, se contenant. « Fuck ...14 » Laissèrent échapper les lèvres vulgaires de la légilimens. « Sit down.15 » Lui intima alors Lena la mine un peu inquiète, reconnaissant parfaitement la cause de ce juron et cette attitude frustrée et retenue que sa mère arborait. La gamine ne prit même pas la peine de répondre aux questions que sa mère lui avait posées. Erin s'assit à nouveau sur une chaise de la table du salon, sans broncher d'avantage. Devant elles passa Alec qui monta à l'étage avant qu'Artyem ne rejoignent les deux sorcières. « What did he do ?16 » Demanda sans ménagement la bookmaker au boxeur d'un air las en se frottant le visage mais tout bas pour que ces mots ne parviennent pas jusqu'aux oreilles de l'agent Jackson. Ce jeune allait causer leur perte à tous c'était certain, tôt ou tard. L'irlandaise-mexicaine voyait en son fils comme à travers elle-même. Ils se ressemblaient beaucoup et elle était capable de dire qu'il avait fait une connerie rien qu'en le voyant débarquer, peu importe l'expression que son visage affichait et cela depuis qu'il était petit. Un aimant à problèmes que la famille parvenait encore à couvrir pour l'instant. « You're okay Dad ?17 » Demanda avec douceur la jumelle à son père comme elle l'avait fait quelques minutes auparavant avec sa mère. Elle était différente, elle était une perle précieuse dont il fallait prendre soin et qui leur rendait au centuple en comparaison à son frère qui n'amenait que les emmerdes habituellement. Mais ils avaient appris à faire avec le caractère des uns et des autres et surtout à se serrer les coudes en toutes circonstances, autant que faire se pouvait. Tant qu'il ne trempait pas dans des affaires de drogues, c'était tout ce que sa mère avait imposé comme limite jusque là, ça ne semblait pas bien sorcier à respecter. « You can go to sleep if you want Lena, there is nothing more to do here. If it's your brother's fault I'll make sure he'll clean this mess himself.18 » Assura tranquillement malgré la sévérité de ses mots la moitié-irlandaise pour rassurer encore un peu plus sa fille. Il ne lui semblait pas que le fauteur de trouble soit monté à l'étage vers leurs chambres durant sa fouille alors son petit cocon privé devait encore lui appartenir totalement si cela pouvait l'apaiser.

Le policier revint cependant à la charge à ce moment-là. « Well, I have everything I need so … Are you willing to file a complaint ?19 » Cette demande fut suivi d'un sacré silence, une déclaration qui tomba tel un cheveux sur la soupe. La mécanicienne échangea un regard avec le professeur avant de reposer ses yeux sur l'agent Jackson. Moins sur les nerfs que lors de leur premier échange, certainement grâce à l'arrivée de ses enfants, Erin prit la parole. « Against who ? We don't even know who did this. Do you ?20 » Sherlock. se retint-elle d'ajouter pour ne pas être encore plus ironique et insultante malgré sa voix calme. « I don't but I will investigate. In the mean time if you notice that something is missing I'll need you to warn me, it's important.21 » La Secada retint un soupir désespéré d'échapper de sa bouche et se contenta d’acquiescer simplement, se montrant plus ouverte au dialogue maintenant qu'il était terminé. « Yes we'll do that.22 » Tout ce que la sorcière décolorée souhaitait à présent était d'avoir la paix, de voir ce flic et sa bagnole partirent de leur maison et de leur quartier. « Sorry you had to live that. Have a peaceful night.23 » Finit enfin par les saluer poliment le policier. Si Erin avait su lequel de leurs voisins avait pris l'initiative d'appeler les forces de l'ordre, elle l'aurait sans doute étrangler. Soulagée d'être enfin débarrassés de cet ultime intrus, la mécanicienne se sentit libérée d'un poids. Les gyrophares s'éloignèrent doucement, leur teinte rouges et bleus disparaissant des murs des maisons de la banlieue. Alec, qui avait disparu depuis plusieurs minutes à l'étage redescendit enfin auprès de ses parents. La bookmaker l'alpagua immédiatement. « Should we be aware of something you didn't tell us son ?24 Commença gentiment la mexicaine, son regard perçant posé sur le visage encore jeune de son fils. « What were you snooping upstairs ?!25 » Demanda-t-elle irritée et avec une légère pointe de colère sans trouver de réponse à sa question. Vraiment cette fois il allait devoir parler parce que pour l'instant les deux parents étaient dans le flou complet. Les magouilles ils en avaient l'habitude car la plupart du temps ils finissaient par être dans la confidence mais là … ? « He didn't had the time to go up, what are you hiding there that's so important and could possibly justify this burlgary to your own house ?!26 » S'énerva la mère de plus en plus. Ce nouvel interrogatoire ne laissait pas la place au mensonge ou à la non réponse. Alec savait qu'il devait la vérité à ses parents, que ce serait bête de perdre leur confiance maintenant. La mecanicienne était comme un chiant enragé devant un os, elle ne lâcherait pas le morceau, peu importe le nombre de tambours qui cognaient dans sa tête.

2789 Mots
Agent Jackson - sienna | Alec Corey – darkseagreen | Lena Corey - plum

Traduction:
Magicum
Artyem Corey
Artyem Corey
MessageSujet: Re: Sometime ☾ Eryem   Sometime ☾ Eryem GmNdxVI0_oMar 29 Oct 2019 - 22:54

 
 
« It really is a mess sometimes  »
 
 


ϟ «  What did he do ? » Artyem retourna s’appuyer contre le mur. Il avait très bien entendu Erin, mais il se contenta de discrètement hocher la tête négativement avec une expression faciale qui laissait penser qu’Alec devrait très rapidement faire des provisions pour le mois à venir, car son père envisageait sérieusement de le séquestrer dans sa chambre pendant un moment en guise de punition. « Are you ok, dad ? » L’historien regarda fixement sa fille, puis il approuva en silence, avec un sourire. Jackson, lui, donnait l’impression au sorcier qu’il était parti en bord de mer, à la pêche aux moules. Il regardait par terre, prenait des notes, mettait ses pieds à des endroits particuliers comme s’il avait l’impression de trouver des indices. La mine du boxeur changea, il ne put s’empêcher de rire. « Come on, agent. I think you’d be more useful at the police station than here… Searching for God knows what.1 » Ne put-il retenir. Il s’exprima d’une voix fatiguée et se frotta les yeux jusqu’à la moitié de sa tirade, puis il recroisa les bras et remis le policier dans son viseur. Il allait bien. Il sentait juste la colère le conquérir. À présent, il ressemblait plus à une bombe à retardement, prête à exploser sur son fils plutôt que sur le véritable abruti qui avait fait de leur soirée un fiasco. La migraine de sa femme ne s’arrangeait pas et cela était probablement du au fait que elle aussi, elle devait avoir l’idée de pendre le parasite en uniforme par les pieds avant d’infliger le même sort à son propre gamin. L’agent de répondit rien, c’était comme s’il n’avait pas entendu l’un des deux propriétaires. Artyem soupira. S’il avait pu donner un coup de pied au cul du flic pour le sortir de chez lui plus vite et lui lancer un sortilège d’amnésie, il n’aurait pas attendu plus longtemps avant de le faire. « Well, I have everything I need so … Are you willing to file a complaint ? » Le Russe ne broncha pas sur le moment. En fait, il ne réagit même pas, comme s’il attendait que le policier poursuive après sa question. Il tourna les yeux vers Erin, qui avait doucement relevé la tête vers lui. Il décroisa une nouvelle fois les bras et les fit retomber le long de son corps avec lassitude. Ok, I quit.2 Le Corey en avait juste plein le dos et il n’en avait plus rien à faire que de le montrer ouvertement à l’homme en uniforme. Alors, plutôt que de répondre, il se détourna pour retourner à la cuisine et revenir avec une bière décapsulée. Erin avait parfaitement compris le message et prit le relais. Plutôt que de s’énerver comme son compagnon, sa voix se voulait plus calme et rassurante. Une stratégie qui visait aussi à mettre le représentant de la loi le plus rapidement possible dehors. « Against who ? We don't even know who did this. Do you ? » C’était un véritable dialogue de sourds. « I don't but I will investigate. In the mean time if you notice that something is missing I'll need you to warn me, it's important. » Inutile d’enfoncer davantage le couteau dans la plaie, alors de son côté, l’historien resta de marbre et laissa la mécanicienne répondre pour tout le monde. « Sorry you had to live that. Have a peaceful night. » Thank you, dumbass.3 Pensa le sorcier en se décollant de son mur pour se préparer à le ramener à la porte. Il ne lui adressa plus un mot, si ce n’est un rapide au revoir avant de claquer la porte derrière lui, de soigneusement remettre la chaîne et de verrouiller complètement la porte.

« Should we be aware of something you didn't tell us son ? » Alec était redescendu. Il portait toujours sa veste trempée sur les épaules. Lena s’était éclipsée peu de temps pour aller chercher une serviette afin de s’essorer les cheveux et revenir s’asseoir près de sa mère. Tout le monde regardait le jumeau. « No ! » Répondit le jeune sorcier du tac au tac. « I mean… 4» Lorsqu’il releva les yeux et qu’il remarqua que sa jumelle renforçait son regard d’une expression faciale voulant signifier quoi ?! Accouche ! Il s’exclama à nouveau. « Seriously ?! Do you really think that I’m guilty ? I was with…5 » Artyem avait un air grave peint sur le visage, et lui fit signe de s’arrêter là. « Right now, it doesn’t matter who’s guilty or not. What we want is to know if you have anything to do with this fuckin’ mess. 6 » L’adolescent voulut répondre mais son père renchérit. « Trashing walls is a thing but if the cops find out that you’re related to this, it’s not going to be as easy as picking you up at the police station to say hi, thank you and goodbye. I and your mother won’t be able to cover your ass this time.7 » Le professeur s’était rapproché pour se retrouver face à son fils afin de  lui marteler le thorax avec son index. Il y eut un silence puis il reprit, plus calmement. « Tell your mom what you said to me in the kitchen. 8 » Lena balança la serviette à son frère qui se tenait devant ses parents et sa sœur, comme s’il passait une audition. Ce que son père venait de lui dire semblait l’avoir un peu remis à sa place, mais Alec étant fidèle à lui-même, il ne montra aucun signe d’intimidation, si ce n’est que son visage était dénué d’une quelques expression. « Alright. Relax, dad. I said that I may know the guy but we aren’t even friends ! I think that this is the motive.9 » Artyem avait toujours les sourcils froncés, il chercha le regard d’Erin avant de reporter son attention sur l’adolescent. « What do you mean ? You believe that a guy hates you so much he could be capable of invading our home ?!10 » il eut un rire nerveux, comme avec le flic. « That’s insane.11 » Alec eut l’air de s’impatienter sur le moment alors qu’il finissait de s’essuyer les cheveux et le visage. « Yes ! Well, no… Please, listen to me before speculating.12 » L’historien voulut recroiser les bras, mais saisit au vol la serviette que son fils lui lançait à son tour. « We used to share the same friends but some time ago he decided that I had to be kicked out of the team. The others disagreed and he decided to leave. Espacially when he realized that I was a better football player. Since then, he asks a lot of questions around me like… It’s weird that we live here since Lena and I are kids and they never saw us hanging out in the neighbourhood before. Or that we didn’t go to school with them. I truely think that he suspects me to be a wizard.13 »  Le boxeur répliqua en hurlant. « What did you tell them ?!14 » Le garçon répondit immédiatement, surpris que son père hausse le ton à ce point. « That Lena and me went to a boarding school in Canada !15 » Artyem soupira bruyamment, retenant un tas de mots fleuris. Plutôt que de se laisser envahir par la panique, il récupéra son paquet de clopes et son briquet dans son sweat et se dirigea vers la porte du jardin qui avait souffert de la sortie fracassante de l’intrus. Au moins, il n’avait pas besoin de l’ouvrir pour fumer. « I think that he was looking for this.16 » Le jeune homme posa sa baguette sur la table basse couverte de débris en tout genre. Désabusé, le père écoutait toujours, sa voix retentit depuis la fenêtre. « Tell me that you got rid of all of your school books…17 » Ses parents lui avaient répété une centaine de fois de le faire s’il voulait avoir de l’argent de poche plutôt que de leur réclamer vingt dollars tous les trois jours. Un silence suivit.

Après avoir fumé, Arty se rapprocha de son fils, posa une main sur son épaule et lui avoua distinctement à l’oreille « Well. If we have to move out… Son, I promise you, when we’ll have our magic back… Hide yourself… I mean it !18 » Il ne l’avait jamais menacé avant. C’était dire à quel point il était furieux ! Le sorcier haussait rarement le ton, ses mots étaient suffisamment tranchants et blessants lorsqu’il permettait à sa conscience de les dévoiler. C’était pour ça aussi qu’il était étiqueté comme étant le connard cynique de sa discipline à l’université. Avant de quitter le salon, Artyem se tourna une dernière fois vers son fils. « Oh, by the way : clean up your friend’s mess before going to bed. I don’t want to see any dust bunny lying around tomorrow morning.19 » Inutile d’être legilimens pour que la sorcier devine ce que son propre fils pouvait penser de lui à l’instant même. Un torrent d’insultes devait déferler dans ses pensées. Il s’en fichait et le fit bien signifier en montant les escaliers avec la serviette humide pour aller se doucher et réfléchir. Il devait bien être minuit ou une heure du matin et il ne lui restait plus que quelques heures de sommeil. Histoire d’atteindre son pic de cruauté, il n’irait pas se coucher directement après, il allait regarder son fils ranger pour le punir encore plus d’avoir raconté un mensonge aussi peu crédible que celui qu’il avait donné à ses camarades. En 1985, ils auraient du mal à vérifier le passé d’Alec et Lena, mais le vandale paraissait si déterminé à l’idée de connaître la vérité sur les Corey-Secada qu’il aurait pu fouiller n’importe où pour la découvrir. En plus, si le type s’était emparé d’un bouquin que l’adolescent avait en sa possession depuis sa formation à Ilvermorny, la vérité serait difficile à contourner une fois dans les mains de non-maj’ malveillants. Et ça, Alec avait probablement du mal à s’en persuader comme il avait vécu toute sa vie en leur compagnie et qu’il n’avait jamais eu de préjugés sur eux. Sous l’eau chaude, le sorcier se demandait comment ils pourraient parer les coups de bâtons qu’on tenterait de leur mettre dans la figure. Les rumeurs iraient de bon train, mais elles étaient le cadet de ses soucis. Ce qui l’inquiétait le plus était ce qui l’attendrait à l’université. Ses étudiants s’en donneraient à cœur joie pour le tâcler. Peut-être qu’il enseignait l’histoire sociale, mais beaucoup d’élèves n’avaient absolument aucune notion d’égalité compte tenu de l’endoctrinement parental. Déjà qu’il appréhendait tous les ans le chapitre sur le féminisme. Chaque année, il rêvait de purger ses rangs des misogynes qui avaient osé s’y perdre. Et puis, il y avait aussi Erin… Un tel coup bas pourrait mettre son business à rude épreuve. Peu étaient les sorciers qui s’étaient mis à conduire, si elle devait amputer son chiffre d’affaire des revenus non-maj, elle pouvait déjà penser à mettre la clé sous la porte. Le boxeur enfila un t-shirt et un pantalon propre, puis il retourna au rez-de-chaussée pour se servir un café. Il croisa alors le regard de sa femme. En touillant le liquide dans sa tasse, un long silence s’installa au milieu du couple. « What ? » Demanda Artyem sans quitter la sorcière aux cheveux décolorés des yeux. « What are you thinking about ?20 »  Il s’attendait à ce que sa manager lui dise qu’il était trop dur avec leur fils et qu’ils auraient une petite discussion à ce sujet, alors il brisa le suspense immédiatement. « Don’t tell me that I am too harsh on him. The consequences could be painful for all of us.21 » Enfin, il n’avait pas le don de lire dans les pensées. Peut-être qu’Erin ne pensait pas du tout à cela et qu’elle approuvait le léger redressement du professeur quelques minutes auparavant. Depuis la cuisine, il pouvait entendre l’un des jumeaux balayer des débris de verre et compte tenu de la brutalité avec laquelle le gamin gérait la situation, l’historien se doutait que son fils rongeait son frein.



DESIGN ϟ  VOCIVUS // AVATAR (C) NEVENTER  

2040 mots


Agent Jackson - sienna
Alec Corey - darkseagreen
Traduction:
Magicum
Erin Secada
Erin Secada
MessageSujet: Re: Sometime ☾ Eryem   Sometime ☾ Eryem GmNdxVI0_oVen 22 Nov 2019 - 0:28
Sometime
Artyem Corey & Erin Secada
If the world exploded behind us … I never noticed if it done. Let nobody dare confine us : I'll bury anyone who does. But it doesn't matter now, just come and love me how like the way you used to do. Now.

Le représentant des forces de police avait finalement fini par foutre le camp. Il ne restait à la famille que leurs yeux pour pleurer. Enfin les choses ne se passaient pas trop comme ça chez les Corey-Secada, ils ne s’apitoieraient pas sur leur sort et feraient en sorte de se relever une fois certains mystères élucidés. Ce n'était que de la casse matériel, personne n'avait été blessé. Erin se sentit plus à l'aise une fois l'agent Jackson raccompagné à la porte par Artyem. Ils pourraient enfin discuter entre eux sans avoir à chuchoter ou se cacher. La demi-mexicaine sauta tout de suite sur son fils qui sembla se sentir fautif dans toute cette histoire. La demande de la mère avait été calme mais tintée de frustration et de colère. Alors forcément le jeune homme se sentit agressé par sa génitrice et son ton accusateur lorsqu'elle lui demanda si il avait quelque chose à leur annoncer. « Seriously ?! Do you really think that I’m guilty ? I was with …1  » Le paternel ne laissa pas la possibilité au jumeau de continuer son plaidoyer. Et la mécanicienne était entièrement en accord avec son compagnon sur ce coup-ci. La discorde entre eux était plutôt rare lorsque les sujets concernaient leurs enfants. Ils avaient eu une manière bien particulière de les élever mais au moins ils avaient ça en commun, leur caractère similaire aidant certainement. En effet cela importait peu aux vieux de savoir qui était coupable, ce qui les intéressaient surtout était de savoir si leur fils pouvait être mêlé à tout ce bordel. Si il l'était, Alec allait passer une sale nuit … Bien sûr que ce n'était pas lui qui venait de rentrer par effraction chez eux et de se battre avec le professeur, cela aurait été stupide de le soupçonner, ils n'avaient pas besoin de ses justifications là. « Tell your mom what you said to me in the kitchen.2 » Intima Artyem à son fils après s'être approché de lui, menaçant. La sorcière aux cheveux décolorés était toute ouïe et avait hâte de connaître le fin mot de cette histoire. Elle restait silencieuse, attendant que le suspect veuille bien cracher le morceau. Le gamin était trop tête brûlée pour se sentir accablé par les paroles de son père qui menait l'interrogatoire. Il n'y avait pas de gentil flic et de méchant flic ici, juste des parents inquiets de voir leur famille en proie à une quelconque menace. Alec reprit : « Alright. Relax, dad. I said that I may know the guy but we aren’t even friends ! I think that this is the motive.3 » Le visage de la mexicano-irlandaise resta impassible, ressemblant étrangement à son fils. Puis chercha le regard du boxeur. Ce dernier continua à poser les questions. Maintenant qu'elle plongeait tête baissée dans ce problème d'envergure, sa migraine sembla moins aiguë et commençait à doucement s'estomper. « What do you mean ? You believe that a guy hates you so much he could be capable of invading our home ?! That’s insane.4 » Erin ne comprenait pas, comme venait de le souligner son combattant, cette raison ne tenait pas debout. C'était insensé. La femme ne rit pas une seconde et gardait un air fermé, silencieuse, elle réfléchissait, fusillant son fils du regard pendant qu'il se séchait. Le pauvre demanda un instant de répit pour pouvoir correctement et pleinement s'expliquer. Il déballa donc ensuite sa théorie sur les motivations de l'intrus.

Une fois le récit terminé, la Secada se frotta le visage, abasourdie et se laissa tomber dans le fond de sa chaise. Le mal de crâne moins puissant mais des soucis en perspective. Leur famille avait toujours fait tout son possible pour s'intégrer dans le monde des non-maj'. Et maintenant tout ces efforts, leurs vies tranquilles étaient mises en péril par un petit crétin jaloux ? Ça n'allait pas se passer comme ça. Alors qu'Artyem continua de s’énerver contre son fils un instant avant de s'éloigner pour fumer, de son côté la mécanicienne parvenait à rester calme. Maintenant qu'ils avaient les faits, ils pourraient endiguer le problème, ça ne servait à rien de passer ses nerfs sur le jeune homme. Après tout si ce qu'il disait s'avérait vrai, il n'y était pour pas grand chose et semblait avoir tout fait pour que les soupçons s'envolent. Hélas si ça n'avait pas été assez … « I think that he was looking for this.5 » La baguette posée en évidence sur la table du salon, devant sa mère et sa sœur qui étaient assises face au jumeau. Lena avait été silencieuse mais c'était normal, il était rare de la voir s'emporter ou bien hausser le ton contrairement à ses géniteurs. « Okay ...6 » Les premiers mots que la matriarche prononçait depuis le départ de l'agent de police. Artyem lui demanda d'un ton las à leur fils si il s'était bien débarrassé de ses livres d'études de magie. Pour une fois Erin ne doutait pas de son gamin pour ça. Il avait d'ailleurs dû être le premier à y mettre le feu pour célébrer la fin de sa scolarité à Ilvermorny. Lena avait été plus difficile à convaincre à ce sujet … Peut-être les possédait-elle encore mais plus maligne que son frère ils ne seraient sans doute pas rangés en évidence sur son bureau. « Of course I did !7 » S'indigna Alec. La bookmaker croisa les bras, toujours pensive. Elle n'aidait pas spécialement son fils à se défendre ni ne le condamnait. Non elle était partie dans des méandres d'inquiétudes qui avaient été révélées depuis l'installation de ce foutu Voile. C'était sans doute un miracle que personne n'ait douté de leurs origines jusque là … Et la Secada voulait que ça continue ainsi, ils étaient beaucoup trop bien intégrés à Boston pour que ça foire de la sorte. « Well. If we have to move out… Son, I promise you, when we’ll have our magic back… Hide yourself… I mean it !8 » Les paroles d'Artyem sortirent sa compagne de son absence. C'était la première fois qu'elle entendait le russe proférer de telles menaces à son rejeton. D'habitude les rôles étaient inversés et c'était la mexicaine qui avait facilement tendance à déverser sa colère sur les enfants et leurs conneries. Peut-être était-ce la fatigue, le mal de tête ou bien le doute qui la faisaient se taire cette fois. Parce qu'elle pouvait sentir le poids de la menace planer « si ». Le patriarche Corey s'éloigna finalement de la scène de crime, s'adressant à Alec une dernière fois avant de disparaître à l'étage, lui intimant de ranger tout ce foutoir, sous-entendant sans subtilité qu'il en était bien la cause. Ça pour nettoyer, il allait nettoyer, Erin avait été claire là-dessus aussi plus tôt. Un silence lourd s'installa dans le salon de la maison de banlieue. Le jeune homme fulminait presque en silence, marmonnant dans sa barbe alors qu'il allait récupérer le balais que son père avait déjà commencé à utiliser. La sorcière était perdue dans ses pensées mais avait envie de tout envoyer chier.

La femme ne trouvait pas que l'excuse trouvé par son fils était si nulle que ça, au contraire, c'était plutôt bien pensé. Les jumeaux avaient été à l'école primaire ici après tout. Il n'y avait que leurs années de collège et de lycée qui s'étaient faites à Ilvermorny … Le pseudo cambrioleur était-il assez intelligent pour faire le lien ? Savait-il combien de temps les classes duraient à l'école de sorcellerie américaine ? Les tintements des morceaux de verre s'entrechoquant paraissaient si lointain aux oreilles de la Secada. « Mum ?9 » Revenue sur terre en une fraction de seconde, toutes ses réflexions intenses s'envolèrent d'un claquement de doigts lorsqu'elle entendit la voix de son fils l'appeler. Elle en eut radicalement marre de rester assise à ne rien faire en tentant de trouver une porte de sortie à tout ce merdier alors elle se leva et se rapprocha de son fils. Il avait ramassé les cadres cassés qui s'étaient retrouvés au sol, balayés dans la bagarre. « There is one missing right … ?10 » Le regard sévère de la mère se balada sur les photos que le jeune sorcier avaient tenté de remettre à leur place d'origine. La colère s'empara d'Erin lorsqu'elle s'aperçut qu'Alec avait effectivement raison. « Fuck you're right.11 » Une de leur photo de famille avait disparu. Bien entendu le voleur n'allait pas aller bien loin avec ce trophée mais c'était suffisant pour afficher leur famille n'importe où, les reconnaître ou bien les surveiller même peut-être. « Keep cleaning, I'll see if it didn't end up somewhere else nearby.12 » Fit-elle, déterminée à remettre la main sur cette putain de photo. Son cœur se mit à battre à cent à l'heure, l'inquiétude et le danger devenaient palpables, tangibles, réels. Contenant encore sa furie la semi-irlandaise se mit à rôder autour des débris, allant même jusqu'à se baisser parfois pour jeter un œil sous les meubles. « Can I help ?13 » Demanda la jumelle dans le dos de sa mère. La mécanicienne ne voulu pas inquiéter sa fille et lui dire que quelque part dans cette ville, quelqu'un avait en sa possession un portrait d'elle entourée de sa famille. Pour la mettre sur une autre piste et l'éloigner de son frère qu'elle voudrait sans doute aider, Erin l'envoya ailleurs :  « Yes actually, can you go upstairs and see if anything's missing ? I think that the son of a bitch who did that didn't have the time to go through your bedroom or your brother's but it will be useful to check up to be sure.14 » Lena acquiesça simplement et monta donc vérifier que tout était en ordre dans sa chambre et celle de son frère. L'affaire serait vite classée là-haut mais ça ferait un soucis en moins sur la liste. Putain elle est où ... Ne pouvait s'empêcher de penser la business woman des rings illégaux. Les minutes passèrent sans qu'elle ne parvienne à mettre la main dessus, alors forcément elle ne pouvait que se rendre à l'évidence. « He took it with him ...15 » Murmura-t-elle pour elle-même, debout au milieu de la cuisine, vaincue. Au final elle avait fini par fouiller tout le rez-de-chaussé avec ces conneries. Les bras croisés dont une main retenait sa tête, le bout de ses doigts posés sur sa tempe encore un peu douloureuse, fulminant de la même manière que son fils l'avait fait un peu plus tôt, Artyem lui était descendu, propre. Leur regard se croisa pendant que le professeur entreprit de se préparer un café. Encore en train de se demander pourquoi ce petit bâtard leur avait piqué leur photo. Un silence avait eu le temps de s'installer avant que le boxeur soviétique ne le brise : « What ? What are you thinking about ?16 » Lui demanda-t-il. Qu'ils étaient peut-être dans la merde ? Qu'elle espérait que leurs têtes ne finissent pas affichées dans tout Boston avec écrit « sorcier » sur leurs fronts ? « Don’t tell me that I am too harsh on him. The consequences could be painful for all of us.17 » Erin réfléchissait à comment annoncer la découverte à son compagnon. Elle avait totalement mis au placard la façon dont il avait incendié leur fils. Il y avait bien plus grave à présent. « Yes they will be.18 » Choix de mots qui laissait entendre que en effet, ils étaient loin d'être tirés d'affaire. La mère s'assura que Lena n'était pas redescendue elle aussi et que son jumeau s'attelait encore à la tâche. « Alec noticed that there was a picture of us four missing. I looked around the house without finding it. He probably took it.19 » Annonça-t-elle le visage grave avant de lâcher un soupir de lassitude. « I don't know what he can do but if he chooses to exhibit it we'll be screwed.20 » Sur les nerfs la mécano serrait les dents. Elle ne parvenait même plus très bien à se souvenir ce que représentait ce fameux cliché disparu qu'elle avait vu pourtant plus d'une centaine de fois. Était-ce celui où ils étaient tous devant l'épave de la Chevelle, le jour où la férue d'automobile l'avait ramenée pour la première fois à la maison ? « I don't even remember if it was a magical photograph or not.21 » Avec l’anéantissement de la magie toutes leurs photos s'étaient figées. Sans exceptions, paraissant alors normales aux yeux des non-maj'. Ce qui voulait dire que, peut-être, la prochaine fois que la magie reviendrait parmi eux, la photo serait amenée à s'animer.  « We have to get it back anyway, the sooner the better.22 » Parce qu'ils ne pouvaient pas prévoir quand la magie referait surface, que cette image soit magique ou non. Ils allaient devoir parler avec Alec un moment pour lui expliquer le problème si lui-même n'avait pas fait le lien tout seul dans sa tête déjà. La jumelle apparut dans la cuisine à ce moment ce qui fit sursauter sa mère qui arrêta tout de suite d'exposer ses préoccupations. Elle porta une main par réflexe à son front, un des derniers coups de marteau retentissant dans sa boite crânienne plus fort que les autres, leurs échos semblant se répercuter à l'infini. « Everything seems in place in our bedrooms. It's like he never went upstairs, you were right Mum.23 » Fit la jeune femme de sa voix douce, ce qui rassura quelque peu la parieuse. « Great, thanks Lena.24 » La gamine vint embrasser sa mère puis son père. « Good night … And don't be too harsh with him. He tried to defend himself and protect us the best he could. It's not entirely his fault.25 » Ainsi avait parlé la voix de la raison de cette famille. Toujours à le défendre, le soutenir, peut importe dans quelles misères il la traînait. Si les parents venaient à mourir ils pouvaient être certains que ces deux-là se serreraient les coudes. Erin lança alors un regard à Artyem, emplie d'une certaine malice. Un éclat de « c'est pas moi qui l'ai dit mais je n'en pense pas moins. » Les yeux noisettes de la fausse blonde suivirent ensuite l'éloignement de la jumelle jusqu'aux escaliers. Elle attendit d'avoir entendu la porte de sa chambre se fermer avant de se diriger vers son fils qui avait délaissé le balais pour ramasser les différents bibelots. Tout les bouts de verres avaient été rassemblés et tassés dans un coin, le sol semblait à nouveau praticable sans dangers. « So this guy, do you know his name, his address ?26 » Se lança directement dans le vif du sujet Erin, ne perdant rien de sa détermination. Elle ne savait même pas encore comment ils allaient procéder. Il était en tout cas hors de question de prévenir la police pour ça, malgré ce qu'avait conseillé l'agent Jackson qui s'occupait de cette infraction. Ils allaient régler ça d'eux-même, comme ils le faisaient pour tout, depuis toujours.

2641 Mots
Agent Jackson - sienna | Alec Corey – darkseagreen | Lena Corey – plum

Traduction:
Magicum
Artyem Corey
Artyem Corey
MessageSujet: Re: Sometime ☾ Eryem   Sometime ☾ Eryem GmNdxVI0_oLun 20 Jan 2020 - 21:33

 
 
« It really is a mess sometimes  »
 
 


ϟ Comment ça They will be ? Après s’être regardés en chiens de faïence pendant dix bonnes secondes, l’expression peinte sur le visage de la sorcière ne présageait rien de bon. Ses mots amplifièrent d’ailleurs ce constat. Elle revenait du salon, encore plus épuisée que quand il l’avait quittée dix minutes auparavant, le temps de prendre une douche. Quand il était repassé pour se rendre à la cuisine, Artyem l’avait surprise dans la pièce à vivre, au milieu du souk, en quête de quelque chose. Alec se tenait près d’elle et ils échangèrent des paroles à voix basse. Artyem, qui était encore un peu furax, n’avait absolument pas eu l’idée d’écouter. Boire un café pour se remettre les idées en place –ou s’exciter davantage, avait beaucoup plus d’importance que d’entendre les faibles arguments de son fils inconscient. Oui, il risquait de les exposer avec ses conneries. Ils avaient pu rester discrets toutes ces années, avant même que le voile lancé par les soviétiques ne les empêche de se servir de leur magie et les oblige à s’installer parmi les non-maj. Ils étaient là depuis toujours, personne n’avait eu de doutes sur eux jusque-là et ils n’avaient pas parcouru autant de chemin pour que ce crétin d’Alec fasse tout capoter. « Alec noticed that there was a picture of us four missing. I looked around the house without finding it. He probably took it. » Ils avaient exactement la même mine. Enfin, si on peut appeler ça comme ça. Impassibles,  mais bouillants de rage à l’intérieur. Erin soupira et il s’en fallait de peu pour que le  professeur l’accompagne, comme si la lassitude était contagieuse. « I don't know what he can do but if he chooses to exhibit it we'll be screwed. » Artyem serrait tellement les dents que sa mâchoire prit presque une forme carrée. Bien sûr qu’ils seraient foutus. Aucun non-maj  n’avait mis les pieds chez eux avant l’agent Jackson à part Levitsky, mais même lui ne savait pas que leurs photos s’animaient grâce à la magie. À la moindre percée, les quatre figures souriantes sur la photo –est-ce qu’ils souriaient, déjà ?, se mettraient en mouvement et la nouvelle se rependrait comme une trainée de poudre autour d’eux. « We have to get it back anyway, the sooner the better. » Le sorcier reposa sa tasse calmement, avant d’avoir l’envie de l’éclater contre le mur. Il acquiesça du fond de la gorge et s’appuya contre le plan de travail en croisant les bras. Lena débarqua dans son champ de vision, puis dans l’angle mort de sa mère qui sursauta lorsqu’elle surprit la présence de sa fille. « Everything seems in place in our bedrooms. It's like he never went upstairs, you were right Mum. » Ce n’était plus vraiment cela qui préoccupait Artyem. Le type pouvait avoir embarqué la moitié de leurs possession magiques, peu importait, il suffisait d’une seule chose pour les mettre profondément dans la merde. Erin remercia Lena avant que celle-ci n’annonce qu’elle allait se retirer pour aller se coucher. « Good night … And don't be too harsh with him. He tried to defend himself and protect us the best he could. It's not entirely his fault. » Le professeur d’histoire attendit ce moment pour enfin ouvrir sa gueule de chien enragé. Non, il ne parvenait pas à se calmer. « Come here.1 » Qu’il dit à sa fille en lui faisant signe d’approcher. La jeune femme s’exécuta et il la serra dans ses bras. Il embrassa le dessus de sa tête et reposa son menton dessus en fermant les yeux. « Thank you. » Il emprisonna la brune entre ses bras et remonta l’une de ses mains jusqu’à l’arrière de son crâne pour caresser sa longue chevelure brune. Son cœur devait battre la chamade mais il se calmait progressivement au contact de Lena. Lorsqu’il ouvrit les yeux, il remarqua le regard d’Erin. Il reconnaissait bien cette petite lueur, celle qui signifiait que la jumelle marquait encore une fois un point. Elle se libéra doucement, adressa un sourire timide à son père et se détourna pour s’en aller. Au passage, elle glissa une main compatissante sur l’épaule de sa mère. Quand ils se retrouvèrent une nouvelle fois seuls dans la pièce ouverte, le boxeur ne put s’empêcher d'hurler un bon coup. « Damn it ! 2 » il avait serré les poings, comme s’il s’apprêtait à frapper la table du poing, mais il se ravisa en se frottant le visage avec le plat de ses deux mains. Erin avait déjà disparu de son champ de vision, elle était retournée au salon. Il saisit une nouvelle fois sa tasse pour avaler l’intégralité de son café et suivre sa compagne.

« So this guy, do you know his name, his address ? » Demanda la sorcière aux cheveux décolorés avant qu’Artyem n’arrive dans son dos pour glisser ses mains sur ses épaules afin de les lui masser avec une légère pression. Le père de famille ne dit rien. Il observait Alec ramasser les saloperies que sa connaissance avait semées dans la pièce à vivre. « Well, the only thing i know for sure is that his name is Justin Connelly. But I don’t know where he lives precisely. Two blocks away from here, that’s all I know. 3  » C’était déjà pas mal. Le sorcier allait poursuivre, mais il sursauta en jurant à la place. « Jeez ! For fuck’s sake, Alfred ! » Le fantôme, comme à son habitude, surgissait de nulle part en grésillant. Parfois il disparaissait et réapparaissait comme dans un glitch. Depuis que la magie avait disparu, les dons n’avaient cessé de déconner. Erin enchaînait les migraines dès qu’elle avait le réflexe d’utiliser la legilimencie et Artyem avait parfois des visions complètement erronées qui lui montraient des scènes incohérentes. Il y avait du vrai dedans de temps en temps, mais les détails étaient si infimes qu’ils pouvaient rapidement être mal interprétés. « Can I help ? 4  » Alfred, c’était le fantôme bienveillant du vieil homme qui avait soi-disant mis fin à ses jours, dans son fauteuil, dans le coin du salon, trente ans auparavant. C’était pour ça que les Corey-Secada avaient pu se payer la maison, l’agence immobilière leur avait fait un prix à cause du suicide qui en fait, s’était avéré être un meurtre assez sanglant.  Un crime raciste en plus, pauvre homme. « How do you wanna help ? Unless you guess where the guy lives. 5  » Le fantôme avait parfois un sale caractère, ça dépendait des jours. Il pouvait être tellement chiant qu’il se comportait comme le troubadour de la maison, chantant à tue tête rien que pour agacer le professeur, soit il pouvait se montrer ronchon au point d’envoyer toute la famille se faire foutre, brisant des miroirs sur son passage ou claquant les portes pour attirer l’attention sur lui. « Where do you think I’ve been for all this time, you prick ! 6 » Artyem tourna brusquement la tête vers lui avant de laisser filer un silence. « I’m listening, go on ! 7  » Le vieil homme arbora un petit sourire malicieux. « Even if your kid is a moron… 8 » Alec s’indigna immédiatement. « Hey ! I’m still here ! 9 » Mais le fantôme ne se laissa pas déstabiliser. « …He’s right. A kid did this and he left with a magic picture. The one with the car, you were all looking like random white people, so I never really paid attention on it…10  » Le boxeur roula des yeux. « Alfred… » Il grommela en prononçant son nom. « I can take care of it… 11 » Une nouvelle fois, Artyem croisa les bras et toisa le spectre, sachant pertinemment qu’il était entrain de leur proposer un marché. « But ? » Il y eut plusieurs glitch, mais le vieil homme n’avait pas perdu son sourire en coin un poil flippant. « I want to be alone in the house for a week. 12 » Le père ricana en se frottant les yeux. « No shit… For a ghost party ? What else ? 13  » Parce que Alfred ne demandait jamais une seule chose quand il rendait service. « …I want my own space. The attic, for instance. 14 » Le sorcier soupira bruyamment. Ils pouvaient faire confiance à Alfred d’ordinaire, mais depuis que la magie n’était plus là et que les dons étaient détraqués, Artyem avait un peu peur de faire un pacte avec le diable lorsqu’il concluait un marché avec un esprit. Ce n’était pas arrivé depuis un moment, alors il n’avait pas pu tester la sincérité du vieil homme, mais il avait déjà envisagé ce cas de figure s’ils venaient à avoir désespérément besoin de son aide. Maintenant qu’ils y étaient, ils n’avaient plus trop le choix. « You’re tough in business… 15 » Il reporta ensuite son attention sur Erin. Le professeur se mit face à la sorcière et la regarda droit dans les yeux en murmurant. « What do you think ? It doesn’t seem like we have a choice… 16 »


DESIGN ϟ  VOCIVUS // AVATAR (C) NEVENTER  


2040 mots



Alfred - rosybrown
Alec Corey - darkseagreen
Traduction:
Magicum
Erin Secada
Erin Secada
MessageSujet: Re: Sometime ☾ Eryem   Sometime ☾ Eryem GmNdxVI0_oVen 21 Fév 2020 - 17:18
Sometime
Artyem Corey & Erin Secada
If the world exploded behind us … I never noticed if it done. Let nobody dare confine us : I'll bury anyone who does. But it doesn't matter now, just come and love me how like the way you used to do. Now.

La mexicano-irlandaise mit au parfum son compagnon le plus rapidement possible et surtout à voix basse. La dernière chose qu'elle souhaitait était d'inquiéter sa progéniture. Certes lorsqu'il y avait un soucis dans la famille c'était à celui qui portait la faute qu'incombait la responsabilité de corriger le problème mais les parents devaient au préalable évaluer la viabilité de la situation ainsi que sa résolution. Qu'ils se considèrent encore comme des gamins ou bien qu'ils veulent passer pour des adultes responsables, Artyem et Erin seraient toujours là en cas de besoin pour leurs rejetons, le filet qui les rattraperait au cas-où, pour que la famille s'en sorte sans heurt. Ils pouvaient paraître bien désunis parfois, très indépendants les uns des autres mais le sang comptait plus que tout dans ce monde qu'ils tentaient de tromper constamment. Lena leur apporta une relativement bonne nouvelle dans toute cette merde. Le professeur était donc rentré au bon moment si l'intrus n'avait pas eu le temps de monter à l'étage saccager les chambres à coucher. Mais cette simple photo de famille volée pouvait devenir une gêne énorme. Le cerveau d'Erin songeait déjà à plusieurs manières de la récupérer alors que la jumelle embrassait ses parents avant de les quitter. La fille et son père partagèrent même un petit instant de douceur. Heureusement que cette petite a la tête sur les épaules ne pouvait s'empêcher de penser sa mère en la regardant monter se coucher. L'attention de la mécanicienne se porta alors tout de suite sur son fils, pour tenter de glaner le plus d'information possible sur ce petit con qui était entré par effraction chez eux. Malgré qu'elle se soit éloignée de la cuisine elle put entendre Artyem lâcher sa rage. Elle le laissa se calmer de son côté, engouffrant son café. Il ne dormirait sans doute pas de la nuit … L'homme finit par rejoindre la sorcière et son fils, ce dernier étant toujours occupé à nettoyer la salon. Les mains du sorcier massant doucement les épaules de sa conjointe avec une certaine force, le père resta silencieux. Alec consentit à répondre aux questions de sa mère sans broncher. Ils avaient au moins un nom à mettre sur ce visage envahissant et inconnu. Pas d'adresse où le retrouver malheureusement mais savoir qu'il était proche était déjà un bon point.

La légilimens s'imaginait déjà en train de faire du porte à porte chez tous les Connelly du quartier listés dans l'annuaire de Boston. Se faire passer pour une vendeuse quelconque, parvenir à s'inviter chez eux pour faire le tri parmi ceux ayant un fils de l'âge du sien et revenir à la nuit tombée pour faire le ménage discrètement. La plaie. Ou bien peut-être ferait-elle mieux d'envoyer Alec à sa place ? Ce qu'ils seraient prêts à faire pour garder leur couverture intacte … C'était ainsi. Sans crier gare une tierce personne s'invita au petit groupe complotiste. Le voyant lâcha une exclamation de surprise. Tout comme Artyem, Erin sursauta quelque peu et ne put s'empêcher de lancer un regard noir au vieil homme afro-américain qui venait d'apparaître, fantôme sorti tout droit d'entre les morts. Elle détestait ces petites manifestations surprises, tous le monde sous ce toit ne les supportaient pas et il le savait pertinemment. Alfred n'était pas très coopératif d'habitude, d'un tempérament têtu et prenait un malin plaisir à tourmenter la famille qui avait pris possession de sa maison tout en semblant les apprécier et les tolérer tout de même parfois. « Can I help ?1 » Demanda-t-il simplement et avec calme. La sorcière se demanda immédiatement dans quel pétrin ils allaient s'embarquer encore. Une énième aventure aux bords de la légalité pour les Corey-Secada. Le russe posa la question à laquelle sa manager pensait justement : « How do you wanna help ? Unless you guess where the guy lives.2 » Peut-être ces paroles avaient été un peu trop condescendantes envers l'ancêtre qui se braqua immédiatement et insulta le Corey de connard sans sommation, indigné d'être ainsi dénigré et surtout sous-estimé. Un silence s'en suivit durant lequel le professeur d'Histoire dû ravaler sa fierté pour ne pas transformer le dialogue en règlement de compte. Artyem encouragea ensuite l'esprit à poursuivre. Ce dernier reprit : « Even if your kid is a moron…3 » Le dit imbécile s'insurgea sur le champ alors que sa mère leva directement une main pour le faire taire, très intéressée par ce que le spectre avait à dire et surtout pourrait faire pour les sortir de ce merdier. « ...He’s right. A kid did this and he left with a magic picture. The one with the car, you were all looking like random white people, so I never really paid attention on it…4 » La sorcière aux cheveux décolorés ne put s'empêcher de sourire en secouant doucement la tête, autant amusée que consternée par ce commentaire d'un autre temps, même si les circonstances ne prêtaient pas à rire. Elle voyait très bien de quelle photo il s'agissait maintenant, c'était bien celle à laquelle elle avait pensé sur le coup. « Alfred… » L'apostropha le combattant afin que le fantôme se reprenne et ne divague guère plus, visiblement exaspéré. « I can take care of it…5 » Assura Alfred. Mais le suspens qui plana à la fin de cette affirmation n'annonçait rien de bon. Il allait falloir marchander et la famille savait que l'ectoplasme était dur en affaire. Arty demanda alors quelle serait la contre-partie. Alfred souriait, persuadé de tenir le père de famille entre ses griffes, tellement qu'il ne pourrait rien lui refuser. « I want to be alone in the house for a week.6 » Erin afficha tout de suite une mine interdite. « What ?! No way !7 » S'empressa alors de répondre la mécanicienne un peu sur le même ton indigné qu'Alec plus tôt. Qu'est-ce qu'il pensait ?! Que la petite famille pouvait s'offrir une semaine de vacances dans les Caraïbes peut-être ? Ou bien à Disneyland ? Et puis quoi encore ! Artyem lui ricana ouvertement au nez du spectre. « No shit… For a ghost party ? What else ?8 » Une court flottement s'installa, comme si Alfred réfléchissait mais il ne trompait personne, le Corey et la Secada savaient qu'il avait une liste longue comme le bras de requêtes dans sa manche. Il jouait simplement avec leurs nerfs. « …I want my own space. The attic, for instance.9 » Ce fut au tour de la boxeuse de rouler les yeux au ciel. Comme si ils allaient pouvoir se passer d'une pièce en moins … Putain. Le grenier était rempli de cartons, souvenirs de leurs vies avant l'arrivée des enfants, d'objets et de photos de leur enfance depuis leur emménagement ici. Où est-ce qu'ils allaient entreposer tout ça si le vieux faisait sa diva et exigeait aussi que les combles soient vidés pour son installation ? Il était intenable et déraisonnable.

L'expatrié russe se tourna vers sa comparse afin qu'ils puissent discuter de ce deal ensemble. À vrai dire ils ne prenaient quasiment jamais de décision chacun de leur côté. Cela concernait la famille alors c'était quelque chose qu'ils devaient mûrement réfléchir tous les deux, ensemble. « What do you think ? It doesn’t seem like we have a choice...10 » Lui demanda Artyem à voix basse. La semi-irlandaise regarda le visage du boxeur, pensive. C'était soit ça soit le porte-à-porte pour leur fils. En effet, ils n'avaient pas trop le choix … « Yeah, obviously we don't ...11 » Fit-elle quelque peu dépitée. Elle n'aimait pas perdre face à l'esprit. Était-ce la mort qui l'avait rendu si arrogant ou bien l'était-il déjà de son vivant ? Un soupir s'échappa d'entre les lèvres d'Erin puis elle se retourna vers le mort transparent qui attendait leur réponse à ce marchandage. « You can have the attic but we leave everything that's already in there. We won't move a thing. Take it or leave it.12 » Son regard marron était durement posé sur le vieil homme et elle croisa les bras, signe que la discussion arrivait à son terme. Alfred n'en tint cependant pas compte et en rajouta une couche, comme pour avoir le dernier mot : « Fine, but I want you to take a rocking chair up there then.13 » Comme si ils n'avaient que ça à faire … Abusant de son pouvoir, encore une fois, fidèle à lui-même, Alfred se tint droit devant le couple, sans sourciller. Il ne grésilla même pas. « What ?! You're a goddamn ghost, you need to sit down ?!14 » S'indigna-t-elle avec une pointe de colère avant de lever les bras au plafond et de les faire retomber lourdement le long de son corps, pliant sous la pression de la situation. Elle vit le vieillard ouvrir la bouche mais l'empêcha de parler d'un geste avant que l'escalade ne se fasse d'avantage, soupirant encore une fois, lasse. « Okay ... But if I hear this thing creaking in the middle of the night I'll burn it to the ground.15 » Où est-ce qu'ils allaient dénicher une chaise à bascule ? Elle n'en savait rien et espérait en trouver une aux abords d'une quelconque décharge pour être honnête. Tout content le fantôme eut un sourire carnassier assez effrayant, visiblement satisfait par l'aboutissement de cet échange. Les migraines semblaient avoir disparues mais avec les problèmes auxquels ils devaient faire face à présent, la légilimens ne s'en rendit même pas compte. « So … When do you plan to deal with this ? Tomorrow ? Maybe next year ?16 » L'impatience et l'irritabilité ressortaient très bien dans la voix de la Secada . Pendant qu'ils se regardaient tous en chien de faïence, Alec avait tout arrêté pour écouter la conversation. Le jumeau se remit vite au travail lorsque sa mère croisa son regard. La mexicaine n'était pas tendre avec le spectre. Eux avaient perdu leur magie mais le monde des esprits s'en était retrouvé tout autant chamboulé également. « I said I'll take care of it bloody woman, don't talk to me like that !17 » Une nouvelle fois ses pupilles roulèrent dans leurs orbites. Au moins elle se sentait mieux maintenant qu'un espoir que leurs vies ne soient pas anéanties existait. Mais que leur destin repose dans les mains crochues d'Alfred lui hérissait le poil. Il avait intérêt à tenir parole, sinon elle trouverait un moyen de le bannir d'ici, elle s'en faisait la promesse, magie ou pas. La femme se tourna vers le boxeur et l'observa un instant. Elle espérait qu'il se soit un peu calmé lui aussi et qu'il oublie un peu leur fils. « I hope we won't regret it ...18 » Bizarrement, même si tout un tas de représailles possibles lui venaient en tête au cas où l'esprit ne tenait pas parole, une partie de la mécanicienne faisait confiance à ce vieux ronchon. Ce dernier disparu à cet instant sans dire un mot, fourbe comme à chacune de ses apparitions. Alec s'éloigna de ses parents afin de vider la pelle de débris qu'il venait d’agglomérer en un seul et même endroit du salon. La pièce reprenait de son allure pré-cambriolage mais ce n'était pas encore tout à fait ça à cause de la fenêtre brisée. Tous les bibelots avaient retrouvé leur place, à peu près. Il revint près d'eux avec un air de chien battu. Erin savait alors pertinemment ce qui allait se passer. « I'm really sorry for what happened ...19 » Son regard empli de regrets se posa sur sa mère qui resta impassible avant de lâcher un petit soupir de compréhension. Le garçon n'osa pas croiser les yeux froids de son père cependant, encore secoué par la rage folle dont il avait fait preuve à son égard plus tôt, certainement trop honteux d'avoir déçu le patriarche de la famille. « I never wanted this, I never though ...20 » Ô combien de fois le couple de mages avait eu droit à des excuses avec cet air. Au fond Alec n'était pas un mauvais gamin, il enchaînait connerie sur connerie mais ne pensait jamais à mal et surtout très peu aux conséquences de ses actes. Malgré ses erreurs on aurait pu croire que cela lui serve de leçon avec le temps mais non, pas vraiment. Il restait insouciant, à profiter dans ce monde qui sombrait lentement dans le chaos. Sa mère ne pouvait que le comprendre, elle avait été pareille. Il faut que jeunesse se passe à ce qu'on dit. Comme Lena l'avait souligné avant de monter se coucher : il pensait avoir fait au mieux pour garder le secret. « It's okay Alec. It's done anyway, no need to torture yourself about it.21 » Tenta-t-elle de consoler le jumeau d'une voix pourtant dure. Erin posa une main compatissante sur l'épaule de son gamin et le regarda un instant. Elle avait l'impression de se revoir à son âge, sauf qu'elle ne prenait pas la peine de s'excuser à l'époque et en avait donc bien fait baver à son pauvre vieux. Cependant contrairement à son fils les regrets ne faisaient pas partie de son être, jamais. « Come on, finish cleaning up and then you can go to sleep. Everything is in Alfred's hands now.22 » Conclut-elle avant de lancer un regard inquiet à son combattant, les lèvres pincées. Ce n'est pas parce qu'il s'était excusé en bonne et due forme que le jeune Corey serait exempt de corvées, il ne fallait pas rêver, ce n'était pas la maison des bisounours.

La sorcière se dirigea ensuite vers la cuisine tandis que le jeune homme reprit son ménage. Elle sortit une bière du frigo et s'appuya contre le plan de travail. Elle était prête et maintenant équipée à attendre pendant le reste de la nuit des nouvelles du fantôme vengeur. Deux ou trois pâtés de maisons, ça ne devait pas prendre dix jours à inspecter, si ? Surtout lorsqu'on a la chance de pouvoir faire fi des murs. Une gorgée déjà engloutie, la mécanicienne contempla le calme qui avait repris possession des lieux autant que de sa boite crânienne. Elle se retourna au bout d'un moment vers Artyem. « How was your evening ? Apart from that I mean.23 » Demanda-t-elle calmement avant de prendre une nouvelle lampée de bière, changeant un peu de sujet. Elle n'allait pas retenir bien longtemps le sorcier si ce dernier souhaitait aller se coucher. La blonde allait sans doute errer un peu dans les parages.

2535 Mots
Alfred - rosybrown | Alec Corey – darkseagreen | Lena Corey – plum

Traduction:
Magicum
Artyem Corey
Artyem Corey
MessageSujet: Re: Sometime ☾ Eryem   Sometime ☾ Eryem GmNdxVI0_oSam 29 Fév 2020 - 20:02

 
 
« It really is a mess sometimes  »
 
 


ϟ Satané choix draconien. C’est ainsi qu’Artyem le perçut. Alfred les mettait devant le fait accompli et ils n’avaient pas d’autre solution que d’accepter ses termes. Pour être franc, il n’avait absolument pas pensé au fantôme pour les tirer de là, mais ce dernier savait se faire désirer dans les situations critiques comme celle d’un vol de photo magique par un non-maj’ qui cherchait à exposer la famille de sorciers aux yeux de leur quartier. Eux qui avaient su se faire discrets pendant toutes ces années, ils pourraient voir le petit monde qu’ils eurent tant de mal à construire s’effondrer à la vitesse de l’éclair. Et quel éclair ! Un gamin. Un petit vaurien qui avait préféré prendre la fuite à travers la porte vitrée du jardin plutôt que d’affronter un boxeur qui avait la même taille et le même gabarie que lui. S’il s’agissait en plus d’une connaissance d’Alec, celle-ci devait forcément passer du temps sur les terrains de football pour avoir une telle carrure à son âge. La jalousie, c’était probablement la seule émotion qui venait à l’esprit d’Artyem lorsqu’il cherchait à comprendre les raisons de l’effraction du gosse. Alec avait ce caractère extrêmement social, un humour qui lui venait d’on-ne-sait-où et qui le rendait très rapidement attachant. C’était bien évidemment pour cela qu’il avait aussi bien su s’intégrer parmi les sans-magie, mais aussi parce qu’en sortant de nulle part, il avait pu se faire des ennemis. Pour l’heure, la famille n’avait qu’une vague idée du lieu de résidence du trouble fête et, avec son attitude caractéristique –chargée d’insultes plus ou moins offensantes, Alfred venait de leur avouer qu’il avait fait un tour par lui-même pour retrouver Justin. Forcément, toute information a un prix et il leur propose même de s’occuper de l’adolescent lui-même. Ses conditions font halluciner Erin et Artyem, mais après une concertation rapide, le couple réalise qu’ils sont au pied du mur et qu’ils n’ont pas d’autre solution que de céder aux désirs abracadabrants du spectre. Le Russe d’origine n’a même pas besoin de répondre, sa femme sait parfaitement comment répliquer face à leur mercenaire transparent. « You can have the attic but we leave everything that's already in there. We won't move a thing. Take it or leave it. » Le professeur approuve d’un hochement de tête derrière. Le seul changement qu’ils devraient adopter serait de frapper à la porte de leur propre grenier pour accéder à des cartons et même si cela arrivait très rarement, le boxeur y entreposait une bonne partie de ses documents, ses recherches et Erin toute la paperasse du garage. « Fine, but I want you to take a rocking chair up there then. » Le sorcier se frotte les yeux avec son pouce et son index. « Oh boy… » Here we go again. S’il ne pouvait pas avoir sa ghost party, le fantôme rajoutait d’autres termes, plus simples, mais tout de même emmerdants pour les sorciers qui devaient déjà cohabiter avec lui sans broncher. « What ?! You're a goddamn ghost, you need to sit down ?! » L’historien roule des yeux en laissant un rire s’échapper. Encore une fois, la mère de famille avait raison. Qu’est-ce qu’il allait bien pouvoir foutre d’une putain de chaise à bascule ?! Elle menace Alfred de brûler son nouveau jouet s’il ose se balancer en pleine nuit dessus, ce qui allait surement arriver en fonction de son humeur, lui qui adorait perturber le sommeil des vivants lorsqu’il ressentait toute l’amertume du monde à l’idée qu’on lui vole son existence. C’était compréhensible, d’un côté, mais ils n’avaient pas à payer le prix d’un crime qu’ils n’avaient pas commis. « So … When do you plan to deal with this ? Tomorrow ? Maybe next year ? » Encore une fois, l’ancien propriétaire ne se laisse guère marcher sur les pieds. « I said I'll take care of it bloody woman, don't talk to me like that ! » Artyem soupire et se détourne un instant pour repasser ses mains dans ses cheveux, anxieux à l’idée que le spectre échoue dans sa mission cruciale. D’un autre côté, même si les termes de ses services étaient complètement ahurissants, il ne s’était jamais trompé et avait toujours réussi à répondre entièrement aux attentes de ses colocataires. « I hope we won't regret it ... » Le boxeur hoche la tête en regardant sa femme droit dans les yeux, les bras toujours fermement croisés contre son torse.

Il reporte ensuite son attention sur le jumeau qui s’excuse platement en se débarrassant de la casse et des saletés dans une poubelle. Le regard d’Alec se détourne, il n’ose pas croiser celui de son père qui s’est calmé avec l’intervention d’Alfred. C’est Erin qui trouve les mots qu’Artyem ne cherche même pas à rassembler pour rassurer le fils. La culpabilité lui servirait de leçon. Il était persuadé que l’adolescent trouverait un moyen pour punir le fauteur de troubles. Ça ne l’étonnera pas s’il doit aller chercher le jeune sorcier au poste de police dans les jours à venir. En attendant, la garagiste se détourne pour se rendre dans la cuisine et s’y chercher une bière. Le professeur reste un moment face à son fils qui venait de reprendre sa lourde tâche en main. Ils s’observent un moment jusqu’à ce que le père parte rejoindre sa femme à l’écart. Elle s’est appuyée au plan de travail. Visiblement, elle n’est pas prête de se glisser sous les draps, si elle décide de s’y rendre avant le lendemain soir. « How was your evening ? Apart from that I mean. » Artyem soupire et s’assoit lourdement sur l’une des chaises qui borde la table de la cuisine. « I had a drink with Levitsky, he drove me back home. What about yours ?1 » Quel menteur. Mais l’heure n’en était pas aux aveux, depuis le temps qu’il menait ses escapades nocturnes pour bouleverser un peu le monde des non-maj’ qui se montre très intolérant quant à la condition des sorciers depuis la révélation de la magie. Les deux adultes discutent un moment en tête à tête. Le boxeur en vient même à avouer qu’il est trop tard pour lui d’aller se coucher. Quelques temps plus tard, c’est Alfred qui revient en les surprenant une nouvelle fois. Le bougre était passé à travers le frigo juste pour surprendre Erin. Avant d’en venir aux nouvelles, il leur annonce qu’un oignon est en fin de vie dans le bac à légumes. Les sorciers ont l’air tellement impatient qu’ils lui répondent en premier avec un air assassin. Le fantôme aurait réussi à faire détruire la photo au voleur. Celui-ci était si terrorisé à l’idée d’avoir affaire à un véritable spectre qu’il aurait fait tout ce qu’il lui aurait demandé. Artyem doute de sa version et l’âme errante insiste pour qu’il utilise son don afin de découvrir la vérité en images. Ses yeux se décolorent un instant et les images défilent dans son esprit. Lorsqu’il revient dans le monde réel, le boxeur est légèrement haletant, comme à chaque fois que sa voyance est stimulée. Son regard ayant repris une teinte azur se tourne une nouvelle fois vers Erin. La photographie avait brûlé dans la corbeille de bureau de l’adolescent.

DESIGN ϟ  VOCIVUS // AVATAR (C) NEVENTER  


2040 mots



Alfred - rosybrown
Alec Corey - darkseagreen
Traduction:
Contenu sponsorisé
MessageSujet: Re: Sometime ☾ Eryem   Sometime ☾ Eryem GmNdxVI0_o

Sometime ☾ Eryem

Page 1 sur 1